Bruxelles, 12/03/2007
« Le Conseil a souligné, à juste titre, les avantages pour l'emploi et l'économie que l'Union européenne pourrait tirer de la transition vers économie sobre en carbone. Mais les transformations de l'emploi seront aussi significatives, comme le montre une étude récente coordonnée par la CES. Cela requiert des politiques soigneusement élaborées et négociées avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes. Je souhaite donc que la Commission prenne une initiative dans ce sens, en appelant les partenaires sociaux européens à identifier ensemble les secteurs qui pourraient être touchés par des restructurations provoquées par les mesures de réduction des émissions et à définir ensemble des stratégies d'anticipation et d'accompagnement », déclare John Monks, secrétaire général de la CES.
En adoptant l'essentiel du « paquet énergie » de la Commission, avec un engagement ferme et unilatéral de réduire les émissions de l'Union de 20% d'ici à 2020, les chefs d'Etat ont montré que l'Europe est sérieuse dans sa volonté de montrer la voie en matière de lutte contre le changement climatique. Le Comité exécutif de la CES avait appelé, dans sa résolution d'octobre 2006, à un engagement unilatéral de l'ordre de 25% en 2020 et de l'ordre de 75% d'ici à 2050.
La CES salue l'objectif de porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation énergétique de l'UE en 2020, et souligne la nécessité d'intensifier le soutien donné à ces énergies afin de réduire leur coût d'utilisation, notamment en matière de recherche et développement et de déploiement. La formation de main d'oeuvre qualifiée doit être aussi être significativement accrue pour répondre aux besoins de développement de ces énergies.
Par ailleurs, la CES note la prudence du Conseil sur les bio-carburants, et confirme la nécessité de conditionner le développement des biocarburants à une analyse rigoureuse intégrant le bilan écologique lié à leur utilisation et l'impact sur l'usage alimentaire des cultures.
Les engagements environnementaux de l'Union européenne doivent impérativement être transformées en atout technologique pour concrétiser les retombées positives sur l'emploi. La CES soutient donc fortement l'élaboration du plan stratégique européen pour les technologies énergétiques qui doit être présenté en 2008, et appelle à un démarrage rapide des Initiatives technologiques conjointes dans certains secteurs d'importance stratégique, tels que l'hydrogène et la capture et le stockage du carbone.
La CES insiste également pour que les entreprises privées accroissent significativement leurs investissements dans la recherche et développement pour préparer les solutions de long terme au changement climatique, les niveaux actuels de R&D n'étant manifestement pas à la hauteur des défis.
Les syndicats ont un rôle essentiel à jouer pour sensibiliser et former les travailleurs, sur les lieux de travail, aux mesures de réduction des émissions. De nombreux exemples de bonnes pratiques en la matière existent déjà. La CES, avec le mouvement syndical européen, entend jouer tout son rôle pour soutenir et multiplier de telles initiatives, en mobilisant son réseau à travers l'Europe.
Dans les mois qui viennent, la CES suivra attentivement les propositions législatives qui seront nécessaires pour transformer les décisions du Conseil en résultat.