Des syndicats de toute l’Europe se montrent solidaires des syndicats ukrainiens venant en aide aux victimes de la guerre de Poutine. En Pologne, où des milliers de réfugiés ukrainiens cherchent refuge, les partenaires sociaux font front commun pour s’opposer à la « scandaleuse agression russe » et appellent à une « réponse ferme et courageuse de la part de la communauté internationale ». L’Entente nationale polonaise des syndicats a mis en place un point de contact pour les personnes dans le besoin et a plaidé directement auprès du Premier ministre Mateusz Morawiecki pour permettre aux citoyens ukrainiens de rester en Pologne.
La Confédération nationale des syndicats de Moldavie (CNSM) a lancé une campagne de soutien aux réfugiés ukrainiens arrivant dans le pays. En plus d’appeler ses membres à contribuer à un fonds de secours dédié, elle a ouvert son propre sanatorium pour offrir un logement gratuit aux familles fuyant le conflit.
En Hongrie, les syndicats collectent aussi des fonds pour soutenir les personnes déplacées tandis qu’en Slovaquie, autre pays accueillant des réfugiés, KOZ SR, notant que la machine de la guerre « est alimentée par le sang des travailleurs », a appelé à un retrait des troupes russes et à soutenir la société civile en Ukraine et en Russie. « Nous sommes convaincus que cette guerre finira par porter préjudice à la population des deux côtés. »
Deux pays, la Finlande et la Suède, ont déjà été menacés directement par le Président russe. Les confédérations syndicales finlandaises SAK, Akava et STTK ont fermement condamné l’attaque contre l’Ukraine. S’engageant à soutenir tous les travailleurs ukrainiens, y compris ceux se trouvant actuellement en Finlande, elles ont déclaré qu’« une société civile libre et un mouvement syndical indépendant ont un rôle important à jouer pour protéger l’intégrité de la société et les moyens d’existence des gens ». Les syndicats de Suède, également unis face à l’invasion, ont affirmé que « la Russie a déclenché une guerre en violation de la Charte des Nations unies et des principes de légalité de la communauté internationale ».
En Grèce, le Syndicat des journalistes des quotidiens d'Athènes (JUADN) a envoyé une demi-tonne d'aide aux journalistes ukrainiens, notamment du matériel électronique et de communication, des sacs de couchage et des trousses de premiers soins.
Le syndicat britannique TUC a exhorté les gouvernements des pays voisins à garder les frontières ouvertes et demandé au gouvernement de Grande-Bretagne que le pays accueille des réfugiés. « Les travailleurs souffrent toujours en cas de conflit ; la poursuite de la paix est une valeur syndicale fondamentale et une condition essentielle pour garantir la sécurité, la justice et les droits des travailleurs et les droits humains. »
En Grande-Bretagne également, des travailleurs du Cheshire et du Kent ont de leur côté refusé de décharger des navires transportant du pétrole et du gaz de Russie tandis qu’en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas notamment, les syndicats ont lancé des actions de boycott contre les navires et les marchandises russes avec le soutien d’organisations syndicales nationales et européennes.