Partout en Europe, les syndicats luttent ensemble pour aider leurs membres à faire face aux factures d’énergie qui explosent et à l’augmentation du coût de la vie. Les travailleurs paient au prix fort l’austérité, la guerre en Ukraine et les conséquences de la pandémie de Covid-19.
En Belgique, les syndicats ont organisé une grève générale dans le cadre de leur combat pour protéger l'indexation automatique des salaires des attaques des employeurs et des partis de droite. En France, les confédérations CGT et FO ont mis sur pied des rassemblements réclamant de meilleurs salaires pour tous les secteurs, y compris une augmentation du salaire minimum. Leurs revendications portaient également sur les pensions, la sécurité sociale et le droit de grève. Les syndicats estiment à environ 300.000 le nombre de participants aux quelques 180 actions menées dans le pays, la principale manifestation de Paris ayant à elle seule rassemblé 70.000 personnes.
Le 11 novembre, des milliers de syndicalistes sont descendus dans les rues en Bulgarie pour exiger de meilleurs salaires alors que le pays est confronté à une inflation galopante. « L’inflation augmente mais pas nos salaires » clamaient les manifestants. En Roumanie, Cartel-Alfa a organisé des rassemblements partout dans le pays qui ont culminé lors d’une manifestation nationale à Bucarest. La confédération appelle à l’action pour lutter contre l’inflation et pour des augmentations des salaires et des pensions.
Malgré les sacrifices consentis durant la pandémie, le personnel de santé en Europe est frappé une deuxième fois par la crise. Dans une manifestation de colère sans précédent, les infirmières au Portugal, en Irlande et au Royaume-Uni ont voté en faveur de la grève. Pour le syndicat britannique RCN, il s’agira de la première action collective de son histoire. En Irlande, 95% des membres de l’INMO ont voté pour la grève pour protester contre les conditions salariales et les pénuries de personnel. Ce n’est que la seconde fois que cela est arrivé depuis la création du syndicat il y a 100 ans. « La décision de faire voter les infirmières et les sages-femmes n’a pas été prise à la légère mais le refus du gouvernement en tant qu’employeur de réagir face à la flambée du coût de la vie ne nous a laissé que très peu de choix » a déclaré le Secrétaire général de l’INMO Phil Ní Sheaghdha.
Les travailleurs de la santé ont également programmé des manifestations en Suisse et aux Pays-Bas. En Italie, les syndicats du secteur de la santé et de l’aide sociale FP-CGIL, CISL-FP et UIL-FPL ont organisé une importante manifestation à Rome le 29 octobre appelant le gouvernement à s’attaquer d’urgence au sous-financement chronique du secteur et à la question cruciale du manque d’effectifs. En Espagne, en Autriche, en Allemagne mais également dans d’autres pays, les confédérations syndicales affiliées à la CES ont organisé des rassemblements et des manifestations aux niveaux national et local.