Alors que les restrictions liées au Covid sont progressivement levées en Belgique, une récente enquête révèle que quatre employés sur cinq souhaiteraient continuer à travailler de chez eux au moins deux jours par semaine. Le travail à distance peut toutefois générer davantage de pression et de stress.
Les syndicats ont contribué à obtenir une législation imposant un « droit à la déconnexion » pour les 65.000 fonctionnaires fédéraux du pays. La loi, entrée en vigueur le 1er février, pose que le personnel ne peut être contacté en dehors des heures normales de travail sauf circonstances exceptionnelles et imprévues. On s’attend à ce que cette mesure soit étendue au secteur privé.
Les syndicats souhaitent maintenant aller plus loin pour arriver à une semaine de 32 heures et de quatre jours, rejetant les propositions d’allongement des jours de travail. « La réduction collective du temps de travail diminuerait la pression sur les travailleurs à temps plein tout en offrant aux travailleurs à temps partiel, souvent des femmes, la possibilité d’augmenter le nombre de leurs heures de travail », explique la FGTB. Selon la CSC, cela pourrait créer 300.000 nouveaux emplois. Le gouvernement a promis de consulter les syndicats à propos de la semaine de quatre jours et de la réglementation du travail du soir.
Une législation imposant le droit à la déconnexion existe déjà en France et au Portugal où elle est d’application depuis novembre 2021 et permet aussi aux travailleurs ayant des enfants de moins de huit ans de travailler à distance.
En janvier 2021, le Parlement européen a voté une résolution appelant la Commission à publier une directive « qui permet à ceux qui travaillent numériquement de déconnecter en dehors de leurs heures de travail ». Elle devrait également « établir des prescriptions minimales pour le travail à distance et clarifier les conditions et les heures de travail ainsi que les périodes de repos ».
Photo : Alexandr Podvalny