Bruxelles, 15/12/03
Les chefs d'Etat et de gouvernement ne sont pas parvenus à éviter une crise européenne majeure lors de la dernière Conférence intergouvernementale (CGI). La CGI a été interrompue par une minorité de pays plus intéressés par l'existence de capacités de blocage nationales que par l'adoption de procédures décisionnelles efficaces en Europe, ce qui s'est soldé par la non-adoption de la Constitution européenne et la mise en suspens du travail de la Convention européenne et de la CIG.
La CES regrette vivement que la préparation de la première Constitution européenne ait échoué si près du but. La CES invite instamment la future Présidence irlandaise à tirer parti de cette interruption pour “une Europe plus démocratique et citoyenne” et pour satisfaire aux principales revendications syndicales, notamment la reconnaissance explicite des droits syndicaux transnationaux et l'introduction des expressions “plein emploi” et “économie de marché sociale” dans un souci de cohérence entre les parties III et I de la Constitution.
Aujourd'hui, le défi à relever est aussi grand que le désarroi causé par la crise. Il sera très difficile d'expliquer au public qu'une très petite minorité est parvenue, en dépit de toutes les réalisations précédentes, à bloquer momentanément la Constitution. “La comparaison est triviale, mais l'intégration européenne, c'est comme rouler à vélo - si vous ne pédalez pas, vous n'avancez pas. Il nous faut sans tarder une Europe plus sociale - c'est ce qui rend l'Europe populaire,” a déclaré John Monks, Secrétaire général de la CES. A l'aube des prochaines élections législatives européennes, l'existence d'une Constitution européenne solide dotée d'une dimension sociale forte revêt une dimension encore plus importante.
La CES en appelle aux acteurs pro-européens pour qu'ils prennent la responsabilité de faire avancer l'intégration européenne. L'unification de l'Europe et l'approfondissement du processus d'intégration sont intimement liés.