Les syndicats européens et japonais demandent que les négociateurs œuvrent pour un accord de commerce UE-Japon qui protège les droits des travailleurs, crée des emplois décents et favorise des normes sociales, environnementales et sanitaires élevées.
Le Japon est le deuxième partenaire commercial de l’UE en Asie. Ensemble, ces deux blocs représentent plus d’un tiers du PIB mondial. Les enjeux sont donc très importants.
Alors que le prochain cycle de négociations se prépare, tant la Confédération européenne des syndicats (CES) que la Confédération japonaise des syndicats (RENGO) appelle les deux parties à viser un accord qui fasse référence.
« L’accord de commerce UE-Japon doit permettre aux partenaires sociaux et à la société civile de participer au contrôle et à la mise en œuvre des normes internationales convenues en matière de travail, y compris les conventions de l’OIT et le programme pour un travail décent », a déclaré Naoto Ohmi, le Secrétaire général de RENGO.
Le Japon devrait immédiatement ratifier la Convention 105 de l’OIT sur l’abolition du travail forcé et la Convention 111 relative à la discrimination en matière d’emploi et de profession.
Les syndicats réclament aussi plus de transparence et la publication des documents. Et Naoto Ohmi d’ajouter : « Les négociateurs doivent effectuer leur travail le plus ouvertement possible afin de rallier le soutien du public pour un éventuel accord. Il faut un mécanisme permettant de consulter les partenaires sociaux sur l’évolution des discussions. »
« Les services publics essentiels doivent être explicitement exclus de l’accord afin de les protéger de toute privatisation à des fins lucratives et d’éviter l’érosion des normes sociales, environnementales et sanitaires dans les pays concernés » a ajouté Luca Visentini, Secrétaire général de la CES.
« La CES rejette également l’instauration de mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE) qui accordent des privilèges particuliers aux investisseurs étrangers dans le cadre de leurs relations avec les gouvernements. La définition des normes doit rester l’apanage de législateurs démocratiquement élus. »
Note aux éditeurs :
Les négociations portant sur l’accord de libre-échange UE-Japon ont été lancées le 25 mars 2013. Le 15ème cycle de négociations démarre ce lundi 29 février.
Déclaration commune CES-RENGO : https://www.etuc.org/sites/www.etuc.org/files/press-release/files/declaration_commune_ces_rengo_fr.pdf