Le coût du repas de Noël augmente 7 fois plus vite que les salaires

Selon une analyse de la CES, les familles n’auront d’autre choix cette année que de revoir à la baisse leurs dépenses pour le repas de Noël suite à l’augmentation des prix des aliments allant jusqu’à sept fois plus vite que les salaires.

Le prix des produits alimentaires, le deuxième contributeur à l'inflation après l'énergie, a connu une hausse considérable de 18% dans l'Union européenne depuis l'hiver dernier.

Dans l’ensemble de l’UE, les prix des produits nécessaires pour préparer un repas de Noël ont en moyenne augmenté de :

Viande : 16,4%

Légumes : 20,2%

Pommes de terre : 17,6%

Farine : 32,1%

En comparaison, on estime à 4,4% l’augmentation des salaires nominaux dans l’UE d’ici à la fin de l’année, ce qui veut dire que les prix des aliments augmentent plus de quatre fois plus vite que les salaires.

Avec une hausse des prix des denrées alimentaires 7,6 fois plus rapide que celle des salaires, c’est en Slovénie que les familles sont le plus durement touchées. Viennent ensuite la Suède (6,4), l’Espagne (5,4), Malte (4,7) et l’Allemagne (4,6).

Cela s’ajoute au coût de plus en plus inabordable de la cuisson des aliments alors que, dans certains pays, les travailleurs les moins bien rémunérés dépensent aujourd’hui plus d'un mois de salaire en factures d'énergie.

La CES appelle le Conseil européen ainsi que les responsables politiques de l’UE et nationaux à inclure dans leurs résolutions du Nouvel An :

  • des actions pour prévenir la spéculation sur les prix des aliments, y compris par un plafonnement des prix et un impôt sur les bénéfices excessifs ;
  • des aides ciblées en faveur des personnes luttant pour pouvoir mettre de quoi manger sur la table et payer leurs factures d’énergie ;
  • des augmentations salariales pour répondre à l’augmentation du coût de la vie.

La CES exhorte plus particulièrement le Conseil européen qui se réunit cette semaine à s’accorder sur des mesures anticrise européennes afin de sauvegarder la production, l’emploi et les revenus dans tous les secteurs.

Commentant les résultats de l’analyse parue au cours d’une semaine de grèves et de manifestations, y compris en Italie, au Royaume-Uni et en Belgique, la Secrétaire générale de la CES Esther Lynch a déclaré :

« Tous les ans, de nombreuses familles s’inquiètent de pouvoir se permettre d’offrir des cadeaux mais, cette année, simplement acheter les ingrédients pour préparer un repas de Noël sera difficile. »

« Noël s’annonce incroyablement pénible pour des millions de personnes en raison de l’augmentation des prix des aliments et de l’énergie due à la guerre en Ukraine, à la course effrénée aux profits des entreprises et à la spéculation. »

« Ces chiffres montrent clairement que ce sont les PDG « Picsou » et non pas les travailleurs en difficulté et leurs familles qui alimentent l’inflation. »

« A l’occasion de la nouvelle année, les politiciens devraient prendre la résolution de mettre fin aux profits excessifs et à la spéculation sur les prix des denrées alimentaires et de l'énergie qui contribuent largement à la crise de l'inflation et à la misère qu’elle entraîne en cette période de Noël. »

 

Notes

Plan en six points de la CES pour mettre fin à la crise du coût de la vie : https://www.etuc.org/en/document/end-cost-living-crisis-increase-wages-tax-profits

Les syndicats belges organisent une manifestation nationale à Bruxelles (rassemblement gare du Nord à 10h) le 16 décembre lors de la réunion du Conseil : https://www.fgtb.be/sites/fgtb/files/2022-12/22B399F%20Annexe%20Tract%2016%2012%202022.pdf

Tableau montrant l’augmentation des prix des produits alimentaires entre octobre 2021 et octobre 2022 ainsi que l’augmentation du salaire nominal par employé entre 2021 et 2022.

Pays

Viande

Légumes

Pommes de terre

Pain et céréales

Total aliments

Salaires

Augmentation aliments vs salaires

Belgique

12,3

13,4

14,2

14,9

13,4

6,4

2,1 x plus vite

Bulgarie

25,2

18,2

35,3

26,9

27,4

15,2

1,8

Tchéquie

26,7

24,0

26,7

29,1

26,7

7,7

3,5

Danemark

18,0

11,0

9,8

16,5

16,5

3,3

5

Estonie

27,8

26,7

12,2

27,8

28,9

9,7

3

Irlande

13,1

5,4

3,1

11,9

10,9

3,5

3,1

Grèce

17,2

13,1

25,0

19,4

15,1

5,1

2,9

Espagne

12,5

21,2

19,0

19,0

15,8

2,9

5,4

France

12,4

22,1

7,8

11,2

13,2

4,6

2,9

Croatie

18,1

18,2

15,9

28,2

20,5

8,0

2,6

Italie

10,4

20,2

12,3

15,9

13,8

4,5

3,1

Chypre

15,6

18,9

60,8

14,2

12,5

4,8

2,7

Lettonie

25,2

22,7

15,0

35,5

30,0

10,9

2,8

Lituanie

27,0

32,1

12,6

35,4

33,3

10,9

3,1

Luxembourg

11,7

13,2

8,8

12,5

11,0

5,1

2,2

Hongrie

34,6

39,7

45,1

60,1

45,2

14,5

3,1

Malte

16,3

21,3

4,4

15,7

15,1

3,2

4,7

Pays-Bas

17,3

10,7

6,1

11,3

14,0

3,3

4,2

Autriche

15,5

14,8

15,3

14,4

14,5

4,2

3,5

Pologne

25,4

17,2

16,2

22,5

21,8

10,9

2

Portugal

22,1

26,2

27,3

18,0

19,2

4,6

4,2

Roumanie

15,8

24,7

38,8

26,5

21,8

8,2

2,6

Slovénie

17,1

16,4

8,3

18,9

17,9

2,5

7,6

Slovaquie

27,6

25,5

31,4

27,5

26,8

7,6

3,5

Finlande

22,1

15,4

13,2

17,1

15,9

3,5

4,5

Suède

17,1

17,0

24,1

17,7

18,0

2,8

6,4

Source : Prix : Eurostat IPCH ; Salaires : base de données Ameco de la Commission européenne.