Bruxelles, 03/10/2008
La CES accueille avec satisfaction les propositions de la Commission visant à faire passer la durée minimale du congé de maternité de 14 à 18 semaines, et en particulier les plans destinés à améliorer les niveaux de paiement durant le congé de maternité. Par ailleurs, elle regrette qu'aucune proposition n'ait été formulée pour traiter un certain nombre de lacunes de la directive sur les salariées enceintes concernant sa dimension sanitaire et sécuritaire, notamment en termes de prévention et d'évaluation des risques, ni pour renforcer les droits concernant l'allaitement. « Un autre point essentiel pour nous concerne les mesures visant à étendre la protection de la maternité à tous les travailleurs exerçant des emplois “atypiques”, y compris les travailleurs nationaux » souligne Catelene Passchier, Secrétaire confédérale de la CES.
Les partenaires sociaux au niveau européen se sont récemment engagés à prendre une série de mesures visant à améliorer la conciliation du travail, de la vie privée et de la vie de famille, et ils ont entamé des négociations sur la révision de la directive sur le congé parental. La CES vise à améliorer ses dispositions afin de garantir que tous les travailleurs, hommes et femmes, ayant des obligations de garde et de soins puissent et veulent utiliser pleinement les accords nécessaires en matière de congé.
En ce qui concerne les services de garde d'enfants, au mois de juillet, les partenaires sociaux ont souligné dans une lettre conjointe la nécessité d'intensifier, à tous les niveaux, les efforts visant à atteindre d'ici 2010 les objectifs de Barcelone concernant la prestation de services de garde d'enfants pour au moins 90% des enfants ayant entre trois ans et l'âge de scolarisation obligatoire, et au moins 33% des enfants de moins de trois ans. C'est la raison pour laquelle, dans une première étape, il est utile de publier un rapport destiné à contrôler les progrès et à évaluer la prestation de services de garde d'enfants dans les Etats membres de l'UE. Cependant, Mme Passchier insiste sur le fait que: « La CES souhaite que des mesures plus concrètes soient prises afin d'améliorer la disponibilité de services de garde d'enfants accessibles, abordables et de bonne qualité dans toute l'UE. Il faut faire davantage pression sur les Etats membres afin d'aboutir à une couverture totale des services de garde d'enfants. »
Compte tenu de l'importance croissante des soins aux personnes âgées et dépendantes, la CES regrette qu'ils ne soient pas inclus dans l'équilibre vie-travail et elle pense que la Commission a raté une occasion essentielle de traiter cette question. Mme Passchier souligne que: « Il faut faire face d'urgence aux défis liés à l'évolution démographique, car aujourd'hui de plus en plus de pressions sont exercées sur les travailleurs et leur famille pour qu'ils prennent soin de parents et de membres de la famille qui sont âgés. L'amélioration des conditions de travail et des salaires des personnes employées dans les secteurs des soins constitue une autre mesure importante à prendre, et c'est clairement là que les partenaires sociaux ont un rôle à jouer. »
Elle ajoute que: « Il faut une approche politique cohérente et intégrée, dans laquelle la garde et les soins ainsi que les options en matière de congé vont de pair avec une meilleure organisation du travail et du temps de travail et plus de flexibilité pour les travailleurs. C'est une des raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas accepter la pression exercée actuellement aux plans national et communautaire en faveur d'heures de travail plus longues. La proposition qui consiste à accorder aux salariées, retournant de congé maternité, le droit de demander des aménagements d'horaires dans leur travail, doit être salué. Cependant, nous pensons que ce droit ne doit pas seulement être limité aux jeunes mères mais étendu à tous les travailleurs sans le restreindre aux personnes ayant des obligations de donner des soins particuliers. »