La contraction alarmante de l'activité économique dans la zone euro montre pourquoi la Banque centrale européenne (BCE) doit abaisser les taux d'intérêt davantage et plus rapidement.
La zone euro est confrontée à sa première contraction économique en sept mois, l'indice composite des directeurs d'achat (PMI) publié cette semaine étant passé sous le seuil critique de 50.
Cette évolution est le signe d'une contraction de l'activité tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services et met en évidence la fragilité de la situation économique, en particulier en Allemagne et en France.
Non à l'austérité - Oui à des emplois durables
Une baisse rapide des taux d'intérêt permettra non seulement d'alléger la charge financière des entreprises et des ménages, mais aussi de créer les conditions nécessaires à l'investissement dans des emplois durables et de qualité, en particulier dans les secteurs soutenant la transition verte.
La Confédération européenne des syndicats (CES) appelle la BCE à élargir son champ d'action au-delà de l'inflation et à inclure dans son mandat la création d'emplois et la transition vers une économie verte.
À la lumière de la révision du cadre de gouvernance économique de l'UE, la CES exhorte également les États membres à éviter d'appliquer des mesures d'austérité préjudiciables qui pourraient compromettre davantage l'emploi et affaiblir la reprise.
Réagissant à cette évolution, le secrétaire confédéral de la CES, Ludovic Voet, a déclaré :
"Il s'agit d'un signal d'alarme pour la BCE et les États membres. Les travailleurs ressentent déjà la pression, et un nouveau resserrement de la politique monétaire ou fiscale risquerait d'entraîner des millions de personnes dans le chômage."
"Alors quel'activité économique se contracte et que la confiance des entreprises atteint son niveau le plus bas depuis près d'un an, il est clair que l'austérité n'est pas la solution. Tout retour à l'austérité ne ferait qu'exacerber le ralentissement, menacer la sécurité de l'emploi et entraver les investissements indispensables dans les services publics, la protection sociale et l'action climatique.
"Nous exhortons les gouvernements européens à ne pas répéter les erreurs du passé. Les mesures d'austérité, comme on l'a vu lors des crises précédentes, ont des effets dévastateurs sur les travailleurs et les familles, entraînant de nombreuses pertes d'emploi et creusant les inégalités. Cette fois-ci, les États membres doivent agir pour protéger les emplois, soutenir les travailleurs et veiller à ce que les politiques budgétaires soient alignées sur les objectifs à long terme, tels que la décarbonisation et les emplois de qualité.
"La BCE peut et doit élargir son mandat pour soutenir le plein emploi et l'emploi de qualité, tout en luttant contre le changement climatique, en plus de maintenir la stabilité des prix."