Suite à la décision d'ouvrir la procédure d'urgence "stop the clock" sur la directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (CS3D) et la directive sur les rapports de développement durable des entreprises (CSRD), la CES appelle tous les eurodéputés à voter contre le report des directives.
Il n'y a pas d'urgence - seulement un agenda politique. La procédure d'urgence est utilisée à mauvais escient pour imposer un report qui sert les intérêts des entreprises et affaiblit les protections durement acquises pour les travailleurs et les droits de l'homme. Ce n'est pas une question de temps, c'est une question de pouvoir - et le Parti populaire européen (PPE) et Renew ont choisi d'exercer ce pouvoir aux côtés de l'extrême droite en faveur de la déréglementation.
Ce à quoi nous assistons n'est pas une pause, mais un véritable demi-tour - un pivot vers le démantèlement du modèle social européen. Les groupes PPE et Renouveau du Parlement européen et leurs alliés du monde des affaires ne veulent pas simplement arrêter l'horloge, ils veulent la faire reculer. Ils veulent revenir à une Europe où les entreprises ne sont pas responsables, où les travailleurs sont des marchandises et où les droits de l'homme sont facultatifs.
Nous nous réjouissons que les forces progressistes du Parlement - les sociaux-démocrates, les Verts et la Gauche - s'opposent fermement à la déréglementation des droits des travailleurs. Il est temps que toutes les forces pro-européennes s'unissent pour défendre et promouvoir les valeurs qui définissent l'Union européenne.
Isabelle Schömann, secrétaire générale adjointe de la CES :
"Soyons clairs : le PPE et Renew ont choisi le camp de l'impunité des entreprises plutôt que celui de la dignité humaine. En s'alignant sur l'extrême droite, ils ont trahi les travailleurs et les citoyens européens.
"Nous sommes très déçus que Mme von der Leyen ait présenté cette proposition. Il s'agit d'un abus flagrant de la procédure d'urgence. Il n'y a pas d'urgence - seulement une stratégie politique pour saboter la législation qui protège les travailleurs, leurs familles et la planète.
"Au lieu de simplifier, la Commission européenne a laissé tomber le masque et a mis en marche une machine à déréglementer qui sert la cupidité des entreprises et réduit au silence les voix des travailleurs.
"Les progressistes restent fermes. Les sociaux-démocrates, les Verts et la gauche unissent leurs forces pour défendre les droits des travailleurs et les entreprises responsables, respectueuses de l'environnement et des citoyens. Ensemble, nous ne permettrons pas que les valeurs européennes soient trahies. Discutons d'une véritable simplification et non d'une déréglementation.
"Nous combattrons ce recul avec tout ce que nous avons. Il s'agit d'un tournant, non seulement pour les lois sur le devoir de diligence, mais aussi pour l'âme de l'Europe. Les travailleurs ne seront pas réduits au silence.
