Les syndicats sonnent l’alarme après la clôture de la COP28 : les responsables européens seront incapables d’honorer leurs promesses si des mesures d’austérité sont réintroduites.
Les responsables de l’UE ont profité de leur temps de parole au sommet de Dubaï pour renouveler leur engagement à limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique mondial.
Le Président du Conseil Charles Michel a déclaré : « Nous devons nous en tenir à l’objectif de 1,5 degré » et la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen a ajouté : « L'Union européenne ne ménagera aucun effort pour respecter les engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris et limiter l'élévation de la température mondiale à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. »
Cependant, une étude de la New Economics Foundation révèle que, selon les plans pour de nouvelles règles budgétaires, à peine quatre États membres seraient en mesure de consentir les investissements nécessaires.
En revanche, d’après les calculs de la CES basés sur les données de la Commission européenne, 14 États membres seraient contraints de réduire leurs budgets de 45 milliards d’euros pour la seule année prochaine.
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Réduction annuelle minimum requise (euros) |
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Belgique |
2,7 milliards |
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Tchéquie |
1,3 milliard |
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Estonie |
180 millions |
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Espagne |
6,6 milliards |
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France |
13,2 milliards |
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Italie |
9,5 milliards |
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Lettonie |
195 millions |
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Hongrie |
851 millions |
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Pologne |
3,2 milliards |
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Slovénie |
294 millions |
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Slovaquie |
548 millions |
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Bulgarie |
423 millions |
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Roumanie |
1,4 milliard |
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Malte |
84 millions |
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De nouvelles règles budgétaires doivent entrer en vigueur le 1et janvier mais il n’y a jusqu’à présent eu aucun accord sur ce qu’elles devraient être. La proposition actuelle prévoit que les États membres affichant un déficit de plus de 3% du PIB devront, chaque année, réduire leur déficit budgétaire de minimum 0,5% du PIB.
Selon ces nouvelles règles, seuls l’Irlande, la Suède, la Lettonie et le Danemark – quatre pays qui représentent 10% du PIB de l’UE – auraient la capacité budgétaire d’atteindre l’objectif climatique de 1,5 degré. Ces règles se traduiraient également par moins d’emplois, des salaires en baisse et des services publics surchargés.
Quinze mille travailleurs venus jeudi de toute l’Europe ont marché sur les institutions européennes à Bruxelles pour faire passer un message clair aux responsables politiques : il ne peut y avoir de retour de l’austérité.
Les syndicats demandent que les règles soient modifiées afin de placer le bien-être des gens et de la planète au-dessus de limites arbitraires, y compris en instaurant une « règle d’or » pour les investissements publics qui, à tout le moins, exclut des limites de dépenses les investissements relatifs aux objectifs sociaux et climatiques.
La Secrétaire générale de la CES Esther Lynch a déclaré :
« Un retour de l’austérité signifierait que la plupart des pays seraient incapables de consentir les investissements nécessaires pour tenir les promesses faites par les leaders européens à la COP28. »
« Un retour de l’austérité serait aussi synonyme de perte d’emplois, de salaires plus bas et d’encore moins de financement pour des services publics déjà débordés mais elle serait par contre la garantie d’une nouvelle récession dévastatrice. »
« Tout cela affaiblirait le soutien de la société pour une action en faveur du climat requise d’urgence et saperait également le soutien pour l’action climatique au niveau politique en faisant ainsi un cadeau à l’extrême droite à l’approche des élections européennes. »
« Une transition juste a besoin d’investissements pour garantir un plan industriel vert européen et des emplois de qualité faute de quoi le risque est grand de voir des travailleurs et des communautés entières laissés au bord du chemin. »
« L’austérité a été testée et elle a échoué. Il est temps de tirer les leçons du passé et de faire en sorte que les règles économiques de l’UE donnent la priorité au bien-être des gens et de la planète au lieu d’imposer des limites totalement arbitraires. »
Notes
Les calculs de la CES sont basés sur les chiffres du PIB et du déficit publiés par la Commission. Le chiffre du déficit est celui attendu pour 2023.
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