La Confédération européenne des syndicats (CES) se dit scandalisée par l’étendue de l’évasion fiscale et de la corruption financière au plus haut niveau révélée par ce qu’on appelle les « Panama papers ».
Plus de 11 millions de dossiers provenant de la base de données du très secret cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca montrent que certaines des personnes parmi les plus riches et les plus puissantes au monde, y compris des responsables politiques et des célébrités, éludent l’impôt et dissimulent leur argent dans des fonds offshore véreux qui financent également des entreprises impliquées dans le blanchiment d’argent et les trafics d’armes et de drogues.
« Il est honteux que ce soit des journalistes qui aient dû identifier ces fraudeurs alors que l’UE et les gouvernements nationaux se sont montrés incapables d’agir efficacement pour les arrêter », a déclaré Veronica Nilsson, Secrétaire générale adjointe de la CES. « Tandis que les riches et puissants abusent du système, les citoyens ordinaires paient le prix de l’austérité, de l’augmentation des coûts et de la stagnation des salaires. La CES demande qu’une priorité absolue soit donnée à la justice fiscale et à des réformes effectives pour mettre fin à l’évasion fiscale. »
« S’il existe une mesure structurelle que la Commission européenne doit absolument prendre afin d’assurer et des finances publiques saines et des investissements profitables, c’est sans conteste garantir la justice fiscale. »
Le silence a été rompu grâce au travail de journalistes de plus de 80 pays qui ont analysé les documents. Parmi les 143 politiciens, leurs familles et leurs associés – dont certains européens – accusés d’utiliser des paradis fiscaux offshore, on trouve douze chefs d’État au nombre desquels certains sont encore en poste aujourd’hui.
La CES exige :
- Un centre d’investigation fiscale à l’échelle européenne – EuroTax, afin d’enquêter sur l’évasion et la fraude fiscales pratiquées par des personnes fortunées, des entreprises et des criminels ;
- L’introduction d’une taxe sur les transactions financières dans tous les États membres ;
- Une réforme structurelle urgente portant sur les investissements dans les administrations fiscales et les services d’enquête nationaux ;
- L’obligation pour les entreprises multinationales de publier des comptes détaillés dans chaque pays où elles opèrent.
Le service de recherche du Parlement européen estime à environ 70 milliards d’euros la perte de recettes fiscales que subit chaque année l’Union européenne en raison de pratiques d’évasion fiscale, ce qui représente un peu plus de 16% des investissements publics dans l’UE.