Rapport : Tesla participe à la destruction des droits de l'homme en Europe

L'attaque de Tesla contre la négociation collective s'inscrit dans une " tendance inquiétante " qui a vu les droits des travailleurs s'éroder plus rapidement en Europe que dans toute autre région du monde, selon un nouveau rapport important.

Le comportement de l'entreprise d'Elon Musk, qui a déclenché une grève historique dans son usine de fabrication en Suède en refusant de s'engager dans des négociations collectives, est pointé du doigt dans l'Indice mondial des droits de la CSI 2024 comme un exemple de violations des droits de négociation collective dans plus de la moitié des pays européens.

Le droit de grève est violé dans les trois quarts des pays européens, y compris en Finlande où le gouvernement veut limiter les grèves politiques à une seule journée et a sapé les négociations salariales dans le cadre de ce que le rapport appelle une " attaque sans précédent contre le modèle social nordique ".

Le rapport indique que cela fait partie d'une "détérioration à long terme" du respect des droits des travailleurs en Europe, qui est maintenant la partie du monde qui a connu le "pire déclin" des droits depuis que le premier indice a été publié en 2014.

La Confédération européenne des syndicats (CES) demande à la nouvelle Commission européenne de défendre et de promouvoir les droits syndicaux et les droits des travailleurs, y compris le droit universel de s'organiser, l'accès des syndicats aux lieux de travail, le droit de négocier collectivement et le droit de grève.

Il est essentiel de s'attaquer aux problèmes exposés dans ce rapport en interdisant aux entreprises qui refusent de respecter les droits des travailleurs, tels que la négociation collective, de recevoir de l'argent public.

Conclusions sur l'Europe de l'Indice mondial des droits de l'homme 2024 de la CSI :

  • 73% des pays ont violé le droit de grève : "Ont contribué à la détérioration générale dans la région la criminalisation des grèves et la stigmatisation des grévistes en Belgique et en France, ainsi que l'utilisation d'une définition excessivement large des services essentiels pour restreindre ou interdire les grèves en Albanie, en Hongrie, en Moldavie, au Monténégro et au Royaume-Uni. "
     
  • 54 % des pays ont violé le droit à la négociation collective : "Pendant des mois en 2023, le syndicat suédois IF Metall a tenté d'engager Tesla dans des négociations collectives, tandis que l'entreprise refusait obstinément et maintenait sa position antisyndicale hostile. Les employeurs ont [également] exploité la faiblesse des lois pour éviter la négociation collective dans des pays européens comme la Grèce et les Pays-Bas."
     
  • 41 % des pays excluent les travailleurs du droit de créer ou d'adhérer à un syndicat :"En Arménie et en Pologne,les employeurs se sont immiscés dans les élections syndicales, tandis que des syndicats jaunes ont été créés en Arménie, en Grèce, aux Pays-Bas et en Macédoine du Nord pour contrecarrer la représentation indépendante des travailleurs.
     
  • L'Europe a connu le déclin le plus marqué parmi toutes les régions, passant d'une note de 1,84 sur 5 en 2014 à 2,73 en 2024 : "Cette descente continue indique que le modèle social européen "centré sur le travailleur" est activement démantelé par les gouvernements et les entreprises à un rythme accéléré, avec de graves implications dans la région et le risque de déclencher une course mondiale vers le bas en ce qui concerne les droits des travailleurs."

Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a commenté les résultats de l'enquête :

"En Europe, nous sommes fiers, à juste titre, de notre modèle social qui repose sur le droit des travailleurs à se regrouper en syndicats et à négocier collectivement de meilleurs salaires et conditions de travail.

"Cependant, ce rapport montre clairement que notre modèle social est érodé à un rythme alarmant par de mauvais patrons comme Elon Musk et des gouvernements hostiles aux travailleurs comme celui de la Finlande. 

"Il s'agit d'une recette pour renforcer l'inégalité sur laquelle l'extrême droite prospère et pour détruire la démocratie sur le lieu de travail qui, selon toutes les preuves, est la première défense contre eux. 

"Les résultats des élections européennes montrent que nous devons défendre et reconstruire notre modèle social. Cela devrait commencer par l'interdiction pour les entreprises de recevoir de l'argent public si elles refusent de s'engager dans des négociations collectives.