La Commission européenne s'apprête à reporter à la prochaine Commission la révision du règlement REACH sur les produits chimiques, qui est d'une importance cruciale. Avec l'annonce de l'annulation de l'initiative sur le dépistage de l'amiante, il s'agit d'un coup dur pour les efforts visant à protéger la santé des personnes au travail.
Le commissaire à l'environnement, Virginijus Sinkevičius, a fait allusion à ce report, qui a été confirmé par la DG GROW dans une lettre reçue par la CES cette semaine. La révision était prévue pour 2022. En la retardant jusqu'à la fin du mandat actuel, la Commission n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités.
Une révision complète de REACH est nécessaire, y compris le besoin urgent d'informations plus complètes concernant les dangers critiques, l'évaluation des impacts de l'exposition à de multiples substances et la formulation de mesures préventives efficaces. En outre, la CES a proposé d'élaborer un concept d'"utilisation essentielle" spécifique à REACH tout en recherchant activement des alternatives plus sûres.
La CES demande à la Commission européenne de donner la priorité à la révision de REACH et de prendre des mesures législatives sur le dépistage de l'amiante dans les bâtiments. La santé et la sécurité des travailleurs doivent être la priorité absolue de la Commission européenne.
Giulio Romani, secrétaire confédéral de la CES, a déclaré :
"Malgré la vaste consultation, la Commission européenne ne donne pas suite à cette proposition pourtant indispensable. Nos institutions devraient protéger les travailleurs contre les préjudices, et non retarder des protections vitales sous la pression des entreprises.
"Certains des derniers actes des institutions européennes avant la campagne électorale semblent trop complaisants à l'égard des intérêts des entreprises, parfois même au détriment d'intérêts primaires tels que la santé, et nous aimerions pouvoir croire qu'il ne s'agit que de coïncidences.
"L'absence de révision est grave tant pour la protection de la santé des citoyens que parce qu'elle fait suite à des promesses répétées qui n'ont pas été suivies d'effet, jetant un doute sur la crédibilité de ceux qui ne se sont pas engagés à respecter leur parole.