Alors que le Conseil d’association UE-Géorgie se prépare à tenir sa troisième réunion à Bruxelles ce 2 décembre, des syndicalistes des deux bords ont réclamé une action destinée à améliorer les relations industrielles et à faire progresser les droits et les intérêts des travailleurs en Géorgie.
« Le dialogue social, un pilier du modèle social européen, ne fonctionne pas correctement en Géorgie », note Luca Visentini, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES). « Il n’y a pas d’inspection du travail opérationnelle pour contrôler l’application de la législation, y compris en matière de santé et de sécurité. La protection de la maternité est insuffisante et le salaire minimum de 20 laris géorgiens (7,5 €) en vigueur dans le secteur privé est humiliant. »
« Il n’existe aucune convention collective au niveau national bien que le gouvernement prétende mener un dialogue », ajoute Irakli Petriashvili, Président de la Confédération des syndicats géorgiens (GTUC). « Le nombre de conflits en matière de droit du travail, des conditions de travail et du respect des droits des travailleurs est en augmentation, en particulier dans les entreprises d’État. Le gouvernement doit encore démontrer qu’il est vraiment prêt à faire progresser les valeurs et principes européens en Géorgie et à promouvoir un agenda pour le travail décent ».
Bien que reconnaissant l’influence positive du processus d’association sur l’économie géorgienne et les réformes démocratiques, la CES et la GTUC appellent le gouvernement géorgien à :
- renforcer l’inspection du travail en assurant le libre accès aux lieux de travail ;
- ratifier les conventions de l’OIT 81 (inspection du travail), 176 (sécurité et santé dans les mines), 144 (consultations tripartites) et 183 (protection de la maternité) ;
- renforcer le partenariat social tripartite en tenant des réunions régulières pour discuter de la politique du travail ;
- mettre fin aux persécutions des activistes syndicaux et à la discrimination fondée sur l’affiliation syndicale ;
- faire juridiquement respecter les accords conclus entre travailleurs et employeurs ;
- combattre l’exploitation de main-d’œuvre et offrir des garanties supplémentaires aux groupes vulnérables ;
- assurer une pleine indemnisation en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle ;
- définir des barèmes salariaux minimum conformes aux règles de l’OIT.
Note aux éditeurs : Luca Visentini est également Secrétaire général du Conseil régional paneuropéen (CRPE) de la Confédération syndicale internationale (regroupant des syndicats des États membres de l’UE et d’autres pays européens) et Irakli Petriashvili est Président du CRPE. GTUC est une organisation membre.