Soutenus par les syndicats néerlandais, deux photojournalistes indépendants ont remporté un important procès qui impliquera une meilleure rémunération pour les journalistes, non seulement aux Pays-Bas mais aussi, potentiellement, partout en Europe.
Britt van Uem et Ruud Rogier accusaient DPG Media (anciennement De Persgroep) de pratiquer des tarifs injustes pour leur travail, à savoir 13 cents par mot et 42 euros par photo. Le juge les a suivi et ordonné une augmentation de 50% de ces tarifs, soit 21 cents par mot et 65 euros par photo. DPG Media doit maintenant verser la compensation qui en résulte aux deux journalistes. Ceux-ci avaient reçu le soutien de l’Association néerlandaise des Journalistes (NVJ) et de l’Association néerlandaise des photojournalistes (NVF) en 2018.
Bien que les taux fixés par le tribunal soient des stricts minima, ils représentent une véritable avancée pour le secteur, singulièrement pour les titres régionaux et locaux, explique la représentante des photojournalistes indépendants, Rosa Garcia López. « Cet arrêt du tribunal garantit une bien meilleure position de départ pour tous les (photo)journalistes de la région leur permettant de réclamer des tarifs jusqu’à 50% plus élevés que ceux actuellement pratiqués. » La NVJ a annoncé qu’elle allait entamer des discussions avec toutes les organisations de média pour obtenir des meilleurs tarifs pour tous les journalistes indépendants.
La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a salué cette décision historique. S’exprimant à ce sujet, son Président, Mogens Blicher Bjerregård, a déclaré : « Nous applaudissons le courage et la détermination de ces deux photojournalistes ainsi que le soutien apporté par les syndicats. Cette décision revêt en effet une grande importance et va bien au-delà des frontières des Pays-Bas. Nous invitons les médias à respecter une rémunération juste pour les photojournalistes partout en Europe. »