Bruxelles, 02/12/2009
Le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats exprime son indignation face aux meurtres de syndicalistes en Colombie où au moins dix délégués ont été assassinés au cours des huit dernières semaines.
Le Comité réitère son opposition aux négociations en cours entre l’Union européenne et les gouvernements de Colombie et du Pérou, destinées à conclure des accords commerciaux bilatéraux.
Les négociations invalident l’objectif initial que nous soutenions, à savoir la négociation d’un accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté andine, incluant le dialogue politique et la coopération ainsi qu’une dimension commerciale. En abandonnant l’accord de pleine association avec la Communauté andine, l’Union européenne mine la stratégie lancée lors du Sommet de Rio en 1999, et réitérée lors de sommets ultérieurs, en faveur de la mise en place d’associations politiques qui renforcent les processus d’intégration et de cohésion sociale en Amérique latine.
La CES craint que le Chapitre du Développement durable en cours de négociation dans le cadre des accords commerciaux n’offre pas une base assez solide pour garantir le respect des droits humains et syndicaux. Les dispositions en matière de droits du travail de l’accord SPG+ de l’UE, qui sont d’application actuellement et pourraient être reflétées dans l’accord de libre échange, semblent avoir peu d’effet modérateur.
La CES exprime une fois de plus sa préoccupation face à l’absence de cohérence entre la politique commerciale et les politiques étrangères, de développement et d’emploi de l’Union Européenne et demande à la nouvelle Commission, qui inclut à présent le Haut Représentant, de renouveler et refondre ses approches afin de garantir que les objectifs plus larges de l’UE soient atteints grâce à l’utilisation coordonnée de tous les outils politiques disponibles.
La CES continuera à travailler avec les syndicats colombiens en vue de garantir ces objectifs ainsi qu’un accord commercial qui soit acceptable pour eux et pour la CES. La première étape pour la Commission devrait être de suspendre les négociations commerciales dans l’attente du résultat d’une enquête sur le dossier des droits humains sous SPG+.