Bruxelles, 16/11/2006
Lors d'une rencontre avec la représentante de la Présidence finlandaise de l'UE, la CES et plusieurs syndicats européens ont affirmé leur volonté de voir l'UE adopter une position active dans la négociation sur le « post-Kyoto ». A l'issue de cette négociation, les pays industrialisés ayant ratifié le protocole de Kyoto devront avoir pris de nouveaux engagements conduisant à des réductions des émissions beaucoup plus importantes au-delà de 2012.
La CES plaide pour que l'Union européenne s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 25% en 2020 et 75% en 2050, dans la ligne des conclusions du Conseil européen de mars 2005 (cf. résolution du comité exécutif en annexe). Des efforts de cette ampleur de la part des pays riches sont incontournables si l'on veut dans le même temps enrayer le changement climatique et permettre aux pays pauvres de se développer dans le futur.
La représentante de la CES a relativisé les effets sur l'emploi européen qui pourraient résulter d'un tel effort, en se référant à une étude de la CES en cours. « Les résultats préliminaires montrent que l'emploi a plus à gagner qu'à perdre d'une politique européenne ambitieuse de réduction des émissions, pour autant que cette politique soit menée intelligemment et équitablement. Le potentiel de création d'emplois dans les secteurs liés à la prévention du changement climatique est énorme. Pour autant, il ne faut pas se voiler la face : certains secteurs économiques pourraient être affectés, et les travailleurs avec. Ceci confirme l'importance d'une bonne anticipation, de mesures de soutien des secteurs émergents et d'un accompagnement efficace des secteurs affectés», a déclaré la représentante de la CES à Nairobi.
Le rapport Stern estime que le changement climatique pourrait hypothéquer le développement de l'Afrique. A Nairobi, les syndicats kenyans ont alerté leurs collègues européens sur les effets potentiellement dévastateurs du changement climatique pour les travailleurs du continent africain, au moment où plusieurs centaines de milliers de personnes sont touchées par les inondations qui frappent actuellement la région de Mombassa au Kenya. « Lorsque des emplois sont perdus du fait de catastrophes climatiques ou de sécheresses, c'est une catastrophe pour les revenus et pour des familles entières, car de nombreux pays africains sont dépourvus d'assurance chômage», a déclaré Wafula Musamia, secrétaire général adjoint de la confédération syndicale kényane (COTU).
Pour les syndicats européens, il est donc crucial que la Conférence de Nairobi aboutisse à un accord sur l'ensemble des mesures permettant d'aider les pays en développement à faire face aux effets du changement climatique.