Bruxelles, 07/07/2010
Les partenaires sociaux européens ont été invités à la table du Conseil EPSCO qui débute le 7 juillet sous Présidence belge. La Confédération européenne des syndicats y a rappelé quelles étaient les priorités du mouvement syndical européen : « Les débats actuels des ministres de l’emploi se concentrent autour de l’idée qu’il faut, d’une part, accroître l’offre de main d’œuvre, et d’autre part, augmenter l’âge de la retraite pour faire face au vieillissement de la population. A aucun moment, il n’est reconnu qu’il y a déjà actuellement un volume très important de demandeurs d’emploi alors même que les d’offres d’emploi font défaut. Cela ne reflète pas une compréhension suffisante des réalités économiques et sociales comme l’importance du chômage, l’augmentation de la précarité, les réductions et les gels des salaires, les coupes dans les dépenses sociales : retraites, allocations-chômage, etc. De même, ce n’est pas en coupant dans les politiques sociales, ou en assouplissant le droit du travail que l’on créera de l’emploi ou que l’on retrouvera de la croissance », a déclaré John Monks, secrétaire général de la CES.
La délégation syndicale a déploré que la notion d’« emploi de qualité » ait disparu de l’ordre du jour de l’EPSCO. John Monks a ajouté : « L’agenda du Conseil donne l’impression d’être hostile aux intérêts des travailleurs. De plus, la Commission a très récemment déclaré être en faveur d’un allongement de l’âge de départ à la retraite, déclaration qui contribuera certainement à augmenter l’euroscepticisme. On se rappelle pourtant que la Présidence belge de l’Union européenne de 2001 avait eu un rôle moteur dans la défense de l’emploi de qualité. Cette priorité ne doit pas être oubliée aujourd’hui.».
La CES a également averti qu’elle ne soutiendra jamais la déréglementation et la flexibilisation du marché du travail présentées comme les remèdes à un retour de la compétitivité et de la croissance. Elle prône au contraire des politiques actives de relance coordonnée au niveau européen : politiques industrielles bas carbone, investissements dans la recherche et le développement pour soutenir la croissance.
Les syndicats européens ont enfin exprimé leur vive préoccupation suite au retrait des plans de relance qui ont fait place à des mesures d’austérité prises simultanément au niveau européen et qui ont été soutenus par la Commission européenne. La mise en garde contre les plans d’austérité sera le mot d’ordre de l’Euro-manifestation que la CES organisera à Bruxelles le 29 septembre prochain.