Conseil européen: la CES s'oppose à une gouvernance économique européenne qui mette en danger les salaires et les droits sociaux

Bruxelles, 23/03/2011

L’examen annuel de la croissance produit par la Commission européenne ainsi que le Pacte de compétitivité de la Chancelière Merkel et du Président Sarkozy, ont fait des propositions qui tirent dangereusement les salaires et les droits sociaux vers le bas.

Le Président Van Rompuy et le Président Barroso ont modifié l’approche mais pas la substance de leur texte et de leur message. Et il demeure implicite que, dans l’avenir, la modération salariale ou la déflation seront au cœur de la stratégie. Les chefs de gouvernement de la zone euro veulent « revoir les accords de fixation des salaires et, le cas échéant, le degré de centralisation dans le processus de négociation, et les mécanismes d’indexation. » De plus, ils veulent des « réformes du marché de l’emploi pour encourager la flexicurité… » et la limitation des régimes de retraite anticipée.

John Monks, Secrétaire général de la CES, a déclaré: « La gouvernance économique européenne contient de graves omissions. Sur les salaires, il n’est pas fait mention des niveaux croissants d’inégalité, de l’écart qui se creuse sans cesse entre les riches et les pauvres, les cadres et les autres, ni des banquiers et de leur appétit gargantuesque pour les bonus élevés; il y a un rejet implicite de l’inflation ou de la comparabilité en matière de négociation des salaires; il n’y a pas de reconnaissance de la détérioration des contrats d’emploi de nombreux travailleurs causée par la croissance du travail précaire, ce qui discrédite le terme de “flexicurité”. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes mobilisés dans plusieurs villes européennes afin de réclamer un Pacte en faveur de plus d’équité et d’égalité et contre l’austérité. Nous sommes partisans d’une protestation paisible et démocratique, telle que celle qui a lieu aujourd’hui à Bruxelles, mais aussi à Berlin et à Paris, et samedi à Londres. »

La CES se félicite de l’intérêt manifesté par la mise en place de taxes sur les transactions financières, l’émission d’euro-obligations afin de restreindre la spéculation et de financer un plan européen de relance, et l’élaboration de politiques industrielles dynamiques. John Monks a ajouté: « J’espère que cette situation évoluera de manière rapide et constructive mais on aura davantage besoin de ce type de gouvernance économique positive, et pas seulement d’une gouvernance d’austérité ».

- Résolution de la CES sur la Gouvernance économique européenne : http://www.etuc.org/a/8478