La Confédération européenne des syndicats (CES) estime qu’aucun Brexit ne peut être bon pour les travailleurs. Cependant, compte tenu de la situation actuelle, nous saluons les efforts de l’Union européenne pour prévenir un « no deal », garantir l’accord du Vendredi Saint et éviter une frontière physique en Irlande.
Bien qu’un examen plus approfondi soit nécessaire, la CES s’inquiète du fait que l’accord semble avoir encore édulcoré des engagements déjà limités en faveur des droits des travailleurs.
L’accord de retrait ne fait plus aucune référence à des conditions de concurrence équitables. Au lieu de cela, la déclaration politique non contraignante fait seulement état du souhait de maintenir les normes actuelles en matière sociale et d’emploi. Le seul accord équitable pour les travailleurs serait de garantir que les normes du Royaume-Uni évoluent au même rythme que celles en vigueur dans l’UE-27.
Le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini, a déclaré :
« Nous nous réjouissons qu’il y ait finalement un accord sur la manière de préserver la paix et de respecter l’accord du Vendredi Saint en évitant le rétablissement d’une frontière physique en Irlande. »
« Il n’existe toutefois aucune forme satisfaisante de Brexit et cet accord semble restreindre davantage les engagements précédents, pourtant déjà bien faibles, en faveur des droits des travailleurs. »
« Laisser les normes en matière sociale et d’emploi pour les négociations futures signifie que les travailleurs et leurs droits serviront inévitablement de monnaie d’échange. »
« Lors des négociations de libre-échange, les intérêts économiques passent systématiquement avant les intérêts des travailleurs et cet accord n’offre aucune garantie que ce ne sera pas également le cas avec le Brexit. »
« Cet accord ne doit pas être traité dans l’urgence par les institutions européennes dans le seul but de se débarrasser du Brexit. Il est évident qu’une nouvelle extension s’impose afin d’en étudier correctement toutes les conséquences. »