En cette Semaine européenne de la sécurité et de la santé au travail, les syndicats appellent l'Union européenne à agir rapidement pour lutter contre la vague croissante d'épuisements professionnels et de stress lié au travail.
L'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU OSHA) profite de cette semaine pour mettre en avant sa campagne en faveur d'un "travail sûr et sain à l'ère numérique".
La Confédération européenne des syndicats (CES) souligne que cet objectif louable ne pourra être atteint sans les initiatives législatives suivantes :
- Une directive sur le télétravail et le droit à la déconnexion est nécessaire de toute urgence pour garantir que les nouvelles pratiques de travail ne portent pas préjudice aux travailleurs. Les personnes qui travaillent régulièrement à domicile sont six fois Les personnes qui travaillent régulièrement à domicile sont six fois plus susceptibles de travailler pendant leur temps libre. Les travailleurs ont besoin d'une action rapide pour mettre en place des protections cruciales. Le processus législatif ne doit pas être retardé davantage et la CES demande que la deuxième phase de consultation soit avancée maintenant.
- Une directive pour lutter contre le stress au travail, qui est la cause de plus de 40% des cas de dépression dans l'UE et au Royaume-Uni et qui coûte à l'économie européenne 620 milliards d'euros par an. Malgré cela, moins de 40 % des lieux de travail de l'UE disposent de plans d'action pour prévenir les risques psychosociaux. Cette initiative sera cruciale pour garantir des lieux de travail sûrs, exempts de violence et de harcèlement.
- Une directive consacrée à l'IA au travail, qui défendra le principe de "l'humain aux commandes". Cette directive est nécessaire après que la loi sur l'intelligence artificielle a introduit une lacune qui met en péril la sécurité et les droits fondamentaux des travailleurs.
Giulio Romani, secrétaire confédéral de la CES, a déclaré :
"La technologie modifie rapidement notre façon de travailler et nos lois doivent suivre le rythme pour que ce changement se produise sans nuire à la santé physique et mentale des travailleurs.
"L'intelligence artificielle est déjà largement utilisée dans l'économie et nous avons besoin d'une directive qui garantisse qu'elle est utilisée dans le respect de la sécurité, de la santé, de la vie privée et des droits de l'homme des travailleurs.
"Trop de patrons abusent de l'intelligence artificielle pour exercer une surveillance orwellienne sur les travailleurs, qu'ils soient sur leur lieu de travail ou qu'ils travaillent à domicile. Ces pratiques, associées à une culture de la disponibilité permanente et à l'insécurité du travail, expliquent pourquoi l'Europe connaît aujourd'hui une épidémie de stress, alors que le bien-être des travailleurs devrait être le premier élément de la compétitivité de l'Europe dans la concurrence internationale.
"La Commission doit faire passer la directive sur le télétravail et le droit à la déconnexion, et proposer une nouvelle législation pour s'attaquer aux risques psychosociaux très graves mais souvent négligés sur le lieu de travail.
"Bien que cette semaine soit importante pour sensibiliser à la sécurité et à la santé au travail à l'ère numérique, ce que les travailleurs veulent vraiment et ce dont ils ont besoin, c'est d'une action pour que cela devienne une réalité sur leur lieu de travail.