La Confédération européenne des syndicats (CES) soutient les syndicats espagnols CC.OO et UGT qui demandent que soient abandonnées les poursuites contre 8 syndicalistes qui sont chacun passibles d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 8 ans et 3 mois.
L’affaire concerne des événements qui ont eu lieu en dehors d’une usine d’Airbus à Getafe près de Madrid en septembre 2011 durant une grève organisée pour protester contre des changements au droit du travail voulus par le gouvernement. La police anti-émeute est intervenue lors d’une manifestation des travailleurs et plusieurs personnes ont été blessées.
Selon les syndicats espagnols, les accusations portées contre les 8 syndicalistes sont fausses et les condamnations réclamées par le ministère public sont disproportionnées eu égard aux délits présumés.
Ces accusations (et la présence policière musclée à l’usine) font référence à une loi datant de l’ère Franco sur le droit à se rendre au travail, loi qui n’avait plus été évoquée depuis 1972 alors que Franco était encore au pouvoir.
Le procès doit se tenir du 9 au 13 février. Les sentences suivront à une date restant à confirmer.
Luca Visentini, Secrétaire général de la CES, a déclaré : « Le droit de grève est un droit fondamental reconnu par la constitution espagnole. Faire grève n’est pas un délit pas plus que ne l’est le fait d’être syndicaliste. Dès lors, pourquoi les autorités poursuivent-elles cette action en justice ? Les charges doivent être abandonnées avant que cette ridicule affaire passe en jugement. »
Et d’ajouter : « Les syndicats et le droit de grève sont soumis à des attaques dans plusieurs pays et cette affaire espagnole tout comme le projet de loi syndicale du gouvernement britannique en sont des exemples particulièrement choquants. »
Les 8 syndicalistes concernés sont Enrique Gil, José Alcazar, Rodolfo Malo, Tomás García, Raúl Fernández, Jerónimo Martín, Edgar Martín et Armando Barco.
Les syndicats espagnols organiseront un important événement public à Madrid le 19 janvier afin d’attirer l’attention sur cette affaire et de demander que les poursuites soient abandonnées et la loi modifiée. Le Président de la CES Rudy De Leeuw prendra la parole lors du rassemblement auquel participera également la Secrétaire confédérale de la CES Montserrat Mir tandis que le Secrétaire général de la CES interviendra via un message vidéo.