La directive relative aux salaires minimums et à la négociation collective a finalement été approuvée après un processus législatif de deux ans et une longue campagne des syndicats.
Les États membres doivent agir maintenant pour assurer qu’ils auront mis en place les lois et pratiques nationales à temps pour respecter le délai de transposition de deux ans de la directive suite à son adoption formelle lors de la réunion du Conseil des ministres des finances de l’UE de ce matin.
La CES appelle les États membres à suivre l’exemple de l’Allemagne en augmentant d’ores et déjà les salaires.
L’Allemagne figurait parmi les deux tiers des États membres où le salaire minimum était fixé sous le seuil de risque de pauvreté tel que défini par l’UE (soit 60% du salaire médian national) ainsi que sous les 50% du salaire moyen.
Le 1er octobre, l’Allemagne a augmenté son salaire horaire minimum de 10,45 euros à 12 euros, le portant ainsi à 60% du salaire médian national, ce qui représente une augmentation salariale de 15% pour 6,64 millions de travailleurs.
La directive implique que :
- Les États membres devront s’assurer de l’adéquation des salaires minimums légaux tenant compte du pouvoir d’achat et du coût de la vie.
- Les États membres seront tenus de promouvoir la négociation collective, de combattre l’antisyndicalisme et, dans les pays où la couverture de la négociation collective est inférieure à 80%, de présenter un plan d’action pour la soutenir.
- Le renforcement de l’implication des syndicats dans la fixation et l’actualisation des salaires minimums légaux.
- L’obligation pour les entreprises adjudicataires de marchés publics de respecter le droit d’organisation et de négociation collective conformément aux conventions 87 et 98 de l’OIT.
La Secrétaire générale adjointe de la CES Esther Lynch a déclaré :
« Ce jour marque la fin d’un long processus législatif mais il ne sera temps de s’en réjouir que quand cette directive se traduira par une réelle augmentation salariale pour les travailleurs. »
« Il n’y a absolument aucune excuse pour les États membres d’attendre deux ans pour assurer des rémunérations décentes ; la crise du coût de la vie exige que les gouvernements viennent immédiatement en aide aux travailleurs les moins bien payés. »
« Les gouvernements devraient prendre exemple sur l’Allemagne et agir maintenant pour augmenter les salaires minimums légaux et promouvoir également la négociation collective comme étant le meilleur moyen d’assurer des rémunérations vraiment équitables. »