Les propositions adoptées aujourd'hui par la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen permettraient d'améliorer la sécurité des 1,5 million de personnes exposées au plomb dans le cadre de leur travail, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires concernant les effets de ce métal sur la santé reproductive.
La présidence espagnole du Conseil s'apprête à convoquer des négociations interinstitutionnelles en vue de l'entrée en vigueur de ces protections.
Les limites actuelles d'exposition au plomb exposent les travailleurs à des risques de problèmes de reproduction et de cancer de l'estomac, des poumons et de la vessie en raison de l'inhalation de poussières ou de fumées de plomb.
La CES remercie le rapporteur Nicolaj Villumsen ou la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement, qui s'est engagée aujourd'hui à progresser vers de nouvelles limites plus basses dans le cadre de la cinquième révision de la directive sur les agents cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction :
- Limite d'exposition professionnelle : abaissée de 0,15 milligramme par mètre cube (0,15mg/m3) à 0,03mg/m3
- Limite d'exposition biologique : abaissée de 70 microgrammes par 100 millilitres de sang (70µg/100ml) à 15µg/100ml.
Cela améliorerait la sécurité des travailleurs dans 11 pays de l'UE qui ont actuellement des limites d'exposition plus élevées que celles proposées par le rapport.
La commission parlementaire s'engage également à ce que, dès que des preuves scientifiques seront disponibles, la valeur limite d'exposition biologique soit revue et abaissée. Ceci est important pour protéger les femmes qui travaillent déjà dans l'industrie et pour soutenir une main-d'œuvre plus équilibrée entre les hommes et les femmes dans ces secteurs. Un objectif à long terme de 4,5 μg de plomb/100ml doit être maintenu pour la VLEB.
Le rapport comprend également les améliorations suivantes obtenues par la CES :
- Une obligation pour les employeurs de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les femmes et les enfants à naître contre l'exposition au plomb.
- Des recherches supplémentaires sur l'impact de la contamination par le plomb sur la reproduction et la fertilité des femmes et des hommes et une révision des limites d'exposition sur la base des résultats obtenus.
- Aucune dérogation pour les petites et moyennes entreprises - tous les employeurs devraient être tenus responsables de la mise en place d'un environnement de travail sûr pour leurs employés.
Claes-Mikael Ståhl, secrétaire général adjoint de la CES, déclare :
"Plus d'un million de personnes sont exposées au plomb chaque jour sur leur lieu de travail en Europe et nous devons veiller à ce qu'elles soient correctement protégées contre le danger que représente le saturnisme, en particulier pour la santé reproductive.
"Les niveaux d'exposition actuels sont beaucoup trop élevés pour assurer la sécurité des personnes et nécessitent une réforme urgente. D'autres réformes seront nécessaires, mais la décision prise aujourd'hui par la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement constitue un important pas en avant.
"Il n'est pas normal que les travailleurs de l'Est et du Sud soient traités comme des citoyens de seconde zone en matière de santé et de sécurité au travail. Nous demandons à la présidence espagnole de se hâter et aux autres États membres de ne pas s'opposer à cette mesure progressiste en faveur d'un travail plus sûr.
"Cependant, des recherches supplémentaires sur l'impact de l'exposition au plomb sur la fertilité et la santé reproductive sont nécessaires et les limites devraient être révisées dès que possible en fonction de leurs résultats. Il est particulièrement important de veiller à ce que les femmes soient correctement protégées sur le lieu de travail.