La reprise économique reste fragile en Europe et pourrait bien être compromise par le poids croissant de la dette. Tel est l’avertissement lancé par la Confédération européenne des syndicats (CES) à la Commission, à la BCE, aux ministres des finances et aux organisations patronales européennes.
Lors d’une réunion du dialogue macroéconomique européen, la CES a qualifié de faible et de clairement insuffisante la « reprise » tant annoncée de l’économie européenne, avec un taux de chômage pour 2015 s’élevant toujours à 11,5%, selon les prévisions de l’OIT.
La CES a également mis en garde la BCE contre une sous-estimation de l’augmentation croissante de la dette résultant d’une très faible inflation dans la zone euro. Les taux d’inflation sont déjà tellement bas qu’ils alourdissent le poids de la dette dans plusieurs Etats membres, ce qui réduit dès lors la demande et compromet la croissance économique ainsi que la création d’emplois.
La CES incite à effectuer un changement de cap. Il faut mettre fin à l’austérité, à la déréglementation des salaires et des systèmes de négociation collective. Ce dont l’Europe a plutôt besoin, c’est d’une initiative européenne d’investissement et du rétablissement des mécanismes de fixation des salaires afin de résister à la déflation.
Veronica Nilsson, Secrétaire confédérale de la CES, a déclaré : « Les ménages, les entreprises et les gouvernements sont obligés de financer les remboursements d’une dette élevée alors que leurs recettes diminuent. Cela réduit la consommation avec le risque réel que la relance en fasse les frais. La déflation par la dette est déjà une réalité et les responsables politiques devraient réagir d’urgence ».
Remarque : Le dialogue macroéconomique réunit deux fois par an des représentants de haut niveau de la Commission, de la BCE, du Conseil et des partenaires sociaux européens pour un échange de vues sur la situation économique et l’articulation de la politique macroéconomique.