L'avenir de l'Union européenne devrait être construit sur le progrès social - y compris des emplois de qualité et des salaires et conditions équitables - et non sur des normes moins élevées, a-t-on convenu aujourd'hui lors du sommet de La Hulpe organisé par la présidence belge.
La déclaration sur l'avenir du pilier européen des droits sociaux - signée par la CES, les institutions européennes, le Comité économique et social européen, les groupes d'entreprises SME United et SGIEurope, et la Plate-forme sociale - stipule :
"Nous sommes résolus à poursuivre une Europe sociale, dans le but de créer un progrès social et économique, de garantir l'égalité des chances pour tous, des emplois de qualité et des conditions de travail équitables, de réduire la pauvreté et les inégalités et de favoriser une transition juste et équitable vers la neutralité climatique".
Cet engagement intervient dans le cadre d'un débat sur l'avenir du marché unique et sur les moyens de rendre l'Europe plus compétitive, débat mené respectivement par les anciens premiers ministres italiens Enrico Letta et Mario Draghi.
Il a été rapporté aujourd'hui que M. Letta utilisera son rapport stratégique pour soutenir l'appel de la CES en faveur d'un investissement de l'UE dans une politique industrielle active sur le modèle de l'Inflation Reduction Act des Etats-Unis.
À La Hulpe, la secrétaire générale de la CES, Esther Lynch, a déclaré:
"La reconnaissance du rôle clé du pilier européen des droits sociaux et l'engagement pris aujourd'hui à La Hulpe d'avancer dans sa pleine mise en œuvre doivent être reconnus et inclus dans l'agenda stratégique de l'UE et placés au cœur du travail de l'UE pour les prochaines années.
"Nous ne pouvons pas tomber dans le piège d'une approche rétrograde axée sur la déréglementation. Considérer la compétitivité comme étant uniquement basée sur les coûts des entreprises est une approche qui a échoué et qui ignore le rôle essentiel joué par des services publics de qualité, le logement, la garde d'enfants, le transport dans la création d'une économie à haute valeur ajoutée et véritablement compétitive."
"Nous avons besoin d'un projet d'espoir.
Découvrez le discours d'@EstherLynchs au Sommet #LaHulpe aujourd'hui:https://t.co/bQffHba4e1 pic.twitter.com/F279EUwxDH- UNION EUROPÉENNE DU COMMERCE (@etuc_ces) 16 avril 2024
La déclaration de La Hulpe signée aujourd'hui comprend également les mesures importantes suivantes :
- Le rétablissement de la part des revenus du travail en renforçant la négociation collective, y compris par une réévaluation des directives sur les marchés publics pour s'assurer qu'elles favorisent la négociation collective.
- Des actions visant à adapter les conditions de travail à l'ère numérique en garantissant le respect du droit à la déconnexion et le principe du "contrôle humain" pour l'intelligence artificielle.
- Une approche "vision zéro" visant à prévenir les décès liés au travail, y compris la prévention des risques pour les travailleurs liés aux conditions météorologiques extrêmes causées par le changement climatique et la nécessité d'accélérer la mise en place de normes minimales pour les substances dangereuses.
L'éléphant dans la pièce était les nouvelles règles de gouvernance économique qui réintroduiraient l'austérité et rendraient beaucoup plus difficile la mise en œuvre des mesures sociales convenues aujourd'hui.
C'est pourquoi la CES appelle les membres du Parlement européen à voter contre la réforme la semaine prochaine.
S'exprimant à La Hulpe, la secrétaire générale de la CES, Esther Lynch, a ajouté :
"Soyons fiers de notre modèle social. C'est au sein de l'UE que l'on trouve certaines des sociétés les plus cohésives, heureuses et productives. Les pays qui obtiennent les meilleurs résultats en matière de développement humain le doivent à la force de leurs systèmes de dialogue social et de négociation collective. Ce sont des piliers de notre démocratie.
"Nous devons faire mieux pour l'Europe : nous ne pouvons pas revenir en arrière, nous devons aller de l'avant. Nous devons continuer à réaliser des progrès sociaux en nous appuyant sur les initiatives importantes lancées au cours de cette législature par le commissaire Nicolas Schmit.
"Nous avons besoin d'un projet d'espoir qui garantisse la sécurité et la sûreté des travailleurs, l'amélioration des salaires et des conditions de travail, ainsi que l'amélioration des conditions de vie. La déclaration de La Hulpe met en évidence plusieurs domaines dans lesquels une action législative sera nécessaire au cours de la prochaine législature pour garantir le progrès social. Maintenant, mettons-nous au travail - ensemble - pour en faire une réalité.
Notes
Discours complet d'Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, au sommet de La Hulpe.