Bruxelles, 09/03/2010
La CES s’inquiète de voir la Grèce apparemment seule à devoir affronter une nouvelle vague de spéculation financière orchestrée par les « Goldman Sachs ». Le Conseil européen, la Banque centrale européenne et la Commission européenne font passer un message totalement erroné : il ne faut pas toucher aux spéculateurs alors que les travailleurs et les gouvernements sont sous pression pour réduire les salaires, les aides sociales et les services publics.
Si l’Europe n’agit pas maintenant contre les spéculateurs, si l’Europe n’organise pas la solidarité entre ses États membres et ses travailleurs, alors les marchés financiers feront usage de leur puissance pour isoler certains pays un par un : l’un après l’autre, des États membres seront ainsi forcés de réduire les salaires, la protection sociale et l’emploi.
L’Europe sociale court un grave danger.
Voilà pourquoi la CES exige un nouveau pacte social pour l’Europe. L’Europe a besoin d’une taxe sur les transactions financières, une euro-obligation commune, une agence européenne de notation et une Banque centrale européenne qui soutient également les politiques et les finances publiques, pas seulement le secteur bancaire. Les négociations collectives doivent être renforcées : les réductions et le gel des salaires ne doivent pas, au nom de la compétitivité, remplacer les dévaluations compétitives d’avant la monnaie unique.
La marche à suivre passe par des plans de relance négociés avec les partenaires sociaux dans lesquels les riches et les nantis acceptent leur part entière de responsabilité et où les travailleurs ne doivent pas seuls porter le fardeau de la récession en subissant le chômage et les réductions des salaires et des pensions.