Bruxelles, 23/05/2006
La Confédération internationale des syndicats libres (CISL), la Confédération mondiale du travail (CMT), la Confédération européenne des syndicats (CES), Solidar et le Forum progressiste mondial estiment que le « travail décent » est une question qui a été négligée depuis trop longtemps par les organisations d'aide, de commerce et de développement. Malgré l'établissement de normes internationales du travail adoptées par l'Organisation internationale du travail (OIT), des institutions à portée mondiale comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont fait très peu pour s'assurer du respect des droits fondamentaux des travailleurs.
Les statistiques de l'OIT révèlent que plus de 200 millions d'enfants sont engagés dans un travail rémunéré, que plus de 12 millions de personnes se trouvent sous le joug du travail forcé et que, chaque année, plus de deux millions de travailleurs meurent des suites d'accidents du travail ou de maladies professionnelles. L'année dernière, 145 personnes ont été assassinées pour leurs activités syndicales.
« Les droits des travailleurs ont été écartés de l'ordre du jourLa Confédération internationale des syndicats libres (CISL), la Confédération mondiale du travail (CMT), la Confédération européenne des syndicats (CES), Solidar et le Forum progressiste mondial estiment que le « travail décent » est une question qui a été négligée depuis trop longtemps par les organisations d'aide, de commerce et de développement. Malgré l'établissement de normes internationales du travail adoptées par l'Organisation internationale du travail (OIT), des institutions à portée mondiale comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont fait très peu pour s'assurer du respect des droits fondamentaux des travailleurs.
Les statistiques de l'OIT révèlent que plus de 200 millions d'enfants sont engagés dans un travail rémunéré, que plus de 12 millions de personnes se trouvent sous le joug du travail forcé et que, chaque année, plus de deux millions de travailleurs meurent des suites d'accidents du travail ou de maladies professionnelles. L'année dernière, 145 personnes ont été assassinées pour leurs activités syndicales.
« Les droits des travailleurs ont été écartés de l'ordre du jour », a déclaré Poul Nyrup Rasmussen, président du Forum progressiste mondial. «Il n'est guère étonnant que la mondialisation finisse par désillusionner autant de personnes lorsqu'un droit fondamental comme le travail décent n'entre même pas en ligne de compte lors des discussions. Il est inadmissible que des questions comme le travail des enfants, le travail forcé et le droit à un salaire garantissant le minimum vital soient effacées de l'écran radar comme si elles n'avaient guère plus d'importance. Je suis pour la libéralisation des échanges, mais uniquement à condition que celle-ci soit encadrée par des mesures visant à abolir le travail des enfants, à éradiquer la misère associée à la pauvreté au travail et à garantir une vie décente aux gens ordinaires. Que la Commission européenne veuille promouvoir le travail décent est un pas très positif. Il s'agit cependant, à présent, de traduire les promesses dans les faits. Il revient aux gouvernements et aux institutions internationales de prendre plus au sérieux les normes fondamentales du travail de l'OIT. Il conviendrait également que la Commission prenne des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail en Europe».
« La croissance économique ne devrait pas être considérée comme une fin en soi mais plutôt comme un moyen de garantir un travail et une vie décents pour toutes et tous, en Europe et partout ailleurs dans le monde », a déclaré Ian Derry, secrétaire général en fonction de Solidar. Et de poursuivre : « La Commission européenne devrait reconnaître que la promotion du travail décent est une question qui relève de la cohérence entre ses politiques. L'Europe devra désormais redéfinir sa politique en matière d'aide au développement et de commerce de manière à ce que le travail décent figure au centre de son ordre du jour politique. Il convient de reconnaître expressément, aussi bien dans la politique que dans la pratique, que la création du travail décent joue un rôle essentiel envers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.»
Guy Ryder, secrétaire général de la CISL, a déclaré : « Nous sommes encouragés par le fait que ce document s'attaque concrètement à la question de la promotion du travail décent, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières de l'UE. Nous estimons cependant qu'il est également important que l'UE reconsidère certaines de ses exigences vis-à-vis des pays en développement dans le cadre des négociations sur l'AMNA (Accès aux marchés non-agricoles) à l'OMC, et qui sont susceptibles de compromettre en grande partie les bienfaits projetés du travail décent. Il faut juger sur pièces et le mouvement syndical international suivra de près l'évolution et la mise en pratique de cette initiative louable. »
« La Communication de la Commission européenne est un pas dans la bonne direction », a déclaré John Monks, secrétaire général de la CES. « Il incombe spécifiquement à l'UE de promouvoir le travail décent à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe. Une mise en œuvre plus efficace de la stratégie de Lisbonne visant à une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi est nécessaire pour combattre les niveaux excessivement élevés de chômage et l'augmentation de la pauvreté. A cette fin, il conviendra de veiller à la cohérence entre la politique européenne en matière d'aide, de développement et de commerce et le Modèle social européen. »
Il est probable que la Communication de la Commission européenne reconnaisse que le commerce international et la croissance économique n'ont pas contribué sensiblement à la réduction de la pauvreté et ne contribuent pas nécessairement à la création d'emplois ou l'amélioration des conditions de travail et d'emploi. Par ailleurs, il est prévu que le document propose la promotion du travail décent dans le cadre des négociations sur l'élargissement, des politiques relatives aux pays voisins, de même que dans le cadre des relations régionales et bilatérales avec l'Amérique latine et la Caraïbe, l'Afrique et l'Asie.
« Nous sommes partisans d'accords de collaboration entre l'UE et d'autres régions du monde, toutefois à condition que ceux-ci incluent véritablement une dimension sociale, qu'ils soient fondés sur le dialogue social et les Conventions de l'OIT et qu'ils contribuent effectivement à la promotion du travail décent », a ajouté Willy Thys, secrétaire général de la CMT.
Le travail décent joue un rôle essentiel envers le développement de sociétés justes, équitables et inclusives basées sur le respect des principes de l'accès à l'emploi, des droits des travailleurs, de l'égalité entre les sexes, de la protection sociale et du dialogue social.
Informations complémentaires :
Cathrine Bossenmeyer. GPF. Tél. 02 548 9096. [email protected]
Barbara Caracciolo. Solidar. Tél. 02 500 1031. [email protected]
Mathieu Debroux. CISL. Tél. 0476 621 018. [email protected]
Tea Tramontana. Assistante de Poul Nyrup Rasmussen. Tél. 0485 735 409. [email protected]
Patricia Grillo. CES. Tél. : 02 224 04 30. [email protected]