L'UE doit accroître – et non réduire – ses efforts en matière de cohésion sociale

Commentant les propositions de la Commission européenne relatives au cadre financier pluriannuel (CFP), le Secrétaire confédéral de la Confédération européenne des syndicats (CES), Thiébaut Weber, a déclaré :

« Nous ne pouvons accepter la proposition visant à réduire de 7% le fonds de cohésion – et donc probablement aussi le fonds social européen (FSE). C’est un signal consternant que l’on envoie ainsi aux citoyens alors même que l’encre de la proclamation du Socle européen des droits sociaux (SEDS) n’est pas encore sèche. »

« Les causes profondes de la concurrence déloyale et du dumping social doivent être recherchées dans les écarts persistants entre pays et le manque de cohésion économique et sociale dans l’UE. Alors que plusieurs États membres se félicitent d’une croissance retrouvée et d’une reprise de l’économie, les travailleurs de neuf pays européens[1] gagnent aujourd’hui moins que ce qu’ils gagnaient en 2010. Il faut que cela change ! »

« L’Europe a grand besoin de choix politiques déterminés et d’un financement plus important pour parvenir à la convergence sociale entre et au sein des États membres – il s’agit d’une question de survie pour l’Union elle-même. »

« La CES a réclamé une augmentation du CFP alors que cette proposition de budget couvre à peine les 15 milliards d’euros de pertes auxquelles il faut s’attendre en raison du Brexit et qu’elle ne prévoit aucun financement pour des programmes sociaux plus ambitieux. Nous exhortons les institutions européennes et les États membres à donner à l’UE les moyens lui permettant de mobiliser davantage de ressources propres pour renforcer l’Europe. »

« La CES est favorable à l’augmentation du financement dédié à l’environnement et à la protection du climat et plaide en outre pour un fonds de transition européen destiné à soutenir les travailleurs affectés par les changements structurels de l’économie (numérisation, automatisation, décarbonisation, mondialisation). »

« Lors des prochaines négociations entre institutions européennes et États membres, la CES veillera à s’assurer que les dépenses consacrées à la cohésion sociale – en particulier le FSE – et les investissements en faveur d’emplois de qualité retrouvent la place essentielle qui est la leur : en tête de l’agenda de l’UE. »

Parmi ses demandes, la CES réclame notamment :

  • une augmentation du budget de l’UE à hauteur de 1,3% du RNB ;
  • que les ressources propres de l’UE soient augmentées à au moins 50% du budget ;
  • qu’au moins 30% au titre de fonds de cohésion soient affectés au FSE ;
  • que le fonds de transition européen anticipe le changement en soutenant des initiatives telles que les programmes de formation et d’orientation professionnelle.

 


[1] Italie, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Grèce, Portugal, Finlande, Croatie et Chypre – source : ETUI.