La Confédération européenne des syndicats (CES) prévient qu’accorder maintenant le statut d’économie de marché (SEM) à la Chine nuirait aux travailleurs et aux économies en Europe et appelle donc les ministres européens du commerce qui se réunissent aujourd’hui (27.11.2015) à ne pas prendre cette décision.
« Reconnaître la Chine comme une économie de marché encouragerait un dumping sans limites d’importations chinoises bon marché et aurait un impact immédiat et dévastateur sur un grand nombre de secteurs manufacturiers de l’UE », a déclaré le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini.
Quoique membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine n’est à ce jour reconnue comme économie de marché par aucun des grands partenaires économiques. L’énorme surcapacité de la production d’acier de la Chine reste un problème pour le monde entier.
« Nous sommes fermement convaincus que l’UE devrait s’entendre avec d’autres sur cette importante question économique et sociale afin de maintenir des règlements anti-dumping efficaces, transparents et techniquement solides », ajoute Luca Visentini.
S’il était accordé à la Chine, le SEM entraînerait des pratiques commerciales déloyales dommageables pour le cœur industriel et manufacturier de l’UE qui déboucheraient sur une destruction d’emplois (que les experts estiment à 1,6 million) et la perte d’investissements. Cela affaiblirait gravement l’efficacité du système européen de défense commerciale et priverait l’Europe de la capacité de se protéger contre les importations chinoises à travers l’OMC. La CES insiste en outre sur le fait que, selon les règles de l’OMC, la Chine n’aura pas automatiquement droit au SEM en 2016 car elle n’est pas parvenue à répondre aux critères imposés à une économie de marché.
Et Luca Visentini de conclure : « Avant de prendre la moindre décision portant sur un allègement des règles anti-dumping à l’égard de la Chine, la Commission devrait adopter de nouvelles mesures pour créer des conditions de concurrence équitables pour le commerce entre l’UE et la Chine et procéder à une étude d’impact approfondie. »