Les actions nécessaires pour prévenir les cancers liés au travail se poursuivront au moins jusqu'en 2028, selon un accord signé aujourd'hui par les syndicats, les entreprises et les États membres.
Le cancer est la principale cause de décès liés au travail dans l'UE, avec plus de 100 000 décès par cancer chaque année.
La feuille de route sur les agents cancérigènes a été lancée en 2016 afin de s'attaquer à ce scandale, ce qui a conduit à l'introduction de limites d'exposition plus sûres pour des dizaines de substances dangereuses que l'on trouve couramment sur les lieux de travail.
Aujourd'hui, il a été convenu que le programme serait renouvelé pour la troisième fois, ce qui signifie que l'action se poursuivra au moins jusqu'au 31 décembre 2027.
Cet engagement fait partie d'une convention signée par la CES, Business Europe, la Commission européenne et 11 États membres lors d'un événement de haut niveau organisé par la présidence belge.
La feuille de route est une initiative non législative visant à garantir que les protections inscrites dans la législation sont mises en œuvre sur le lieu de travail. La pression exercée par les syndicats est un facteur important pour encourager les mesures de prévention et garantir que les employeurs s'acquittent de leur devoir d'assurer la santé et la sécurité de leurs employés, quel que soit l'endroit où ils travaillent.
S'exprimant lors de l'événement d'aujourd'hui, le secrétaire confédéral de la CES, Giulio Romani, a déclaré :
"Depuis 2019, nous avons assisté à cinq révisions successives de la directive sur les substances cancérogènes, à l'extension de son champ d'application et à l'adoption ou à la mise à jour de valeurs limites obligatoires pour l'exposition professionnelle à 29 substances cancérogènes et à 12 substances reprotoxiques.
"Un sixième lot est actuellement en cours de préparation, la consultation des partenaires sociaux étant déjà terminée. Ce lot comprendra des limites d'exposition professionnelle contraignantes pour les fumées de soudage, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, l'isoprène, le 1,4-dioxane, le cobalt et les composés inorganiques du cobalt. En outre, la directive sur l'amiante au travail a été révisée, introduisant une limite d'exposition professionnelle contraignante plus protectrice, une nouvelle méthodologie pour mesurer l'amiante sur le lieu de travail, ainsi que d'autres améliorations.
"La principale demande pour la prochaine législature des institutions européennes est de continuer à faire avancer la législation et d'assurer sa mise en œuvre sur le lieu de travail afin de protéger les travailleurs contre les substances dangereuses. Le mouvement syndical européen est uni dans son rejet d'un retour à des politiques qui pénalisent les travailleurs.
"De telles mesures auraient un impact négatif sur les droits des travailleurs, la sécurité et la protection de la santé, les économies des États membres de l'UE et leur capacité à relever le double défi de la transition numérique et de la transition écologique. Nous sommes déjà témoins de certaines de ces pratiques de déréglementation et d'austérité, avec l'adoption des nouvelles règles de gouvernance financière et la décision de la Commission européenne de retirer l'initiative législative sur le dépistage de l'amiante dans les bâtiments de l'ordre du jour du Collège des commissaires.
"Il faudra également réfléchir à la manière d'accélérer la procédure d'adoption de la législation protégeant les travailleurs contre les substances dangereuses, ce qui inclut le renforcement de l'Agence européenne des produits chimiques et une meilleure allocation de ses ressources.