Bruxelles, 28/02/2006
La libéralisation du marché du gaz et de l'électricité augmente la concurrence mais pas forcément en faveur des usagers et de la création d'entreprises. Bien au contraire, les dernières opérations qui ont eu lieu en Espagne et en France mettent en relief les risques de concentration industrielle, ce que la Commission a d'ailleurs dénoncé dernièrement dans son rapport sur le bilan de la libéralisation. Nous assistons véritablement à la mise en place d'oligopoles européens et ce ne sont pas les lois antitrust qui l'empêcheront.
Pour l'Europe, le risque serait de ne pas accorder la priorité à la sécurité d'approvisionnement et d'assister à une privatisation de la régulation en matière d'énergie, sous l'autorité unique des marchés financiers, pour constater la dilution, voire la perte de la maîtrise publique sur un secteur essentiel pour l'activité économique, sociale, environnementale.
Ce n'est pas ce que nous voulons voir. Au contraire, l'Europe a besoin de cohérence sur le dossier de l'énergie et d'avoir une vision à long terme, indispensable dans ce secteur à haute capitalisation. Cette cohérence est nécessaire également pour les besoins en terme d'investissements qui sont considérables, pour la protection de l'environnement, pour la maîtrise d'une réelle stabilité des prix aussi bien pour les consommateurs que pour les industriels. Nous avons plus que jamais besoin de la mise en place d'une véritable politique énergétique européenne.
A quatre semaines du Conseil européen sur l'énergie, de la publication d'un livre vert sur la politique énergétique européenne, il est important que la Commission et le Conseil indiquent clairement les choix et l'avenir qu'ils comptent faire jouer à ce secteur clef.