Les « Paradise Papers » montrent les nombreuses façons légales d’échapper aux impôts qui existent pour les entreprises et riches individus et soulignent la nécessité d’une action déterminée en faveur d’une justice fiscale, affirme la Confédération européenne des syndicats (CES).
« Pendant que des millions d’Européens luttent pour gagner leur vie avec des emplois peu payés, à temps partiel et temporaires, de grandes entreprises et des riches individus recourent aux nombreux failles existantes afin d’éviter de payer leur juste part d’impôts, » a déclaré Katja Lehto-Komulainen, Secrétaire générale adjointe de la CES.
« La vie des travailleurs pauvres et l’état de l’économie sont aggravés par les coupes dans les services publics. Si les recettes fiscales étaient plus élevées, ces réductions de budget ne seraient pas nécessaires. »
« Le manque de justice sociale, combiné à l’austérité, jette les électeurs dans les bras des partis populistes et protectionnistes. Si les politiques souhaitent montrer qu’ils n’appartiennent pas à une élite intouchable, ils devraient rejoindre le combat pour davantage de justice fiscale. »
La CES réclame :
- Une plus grande transparence et un système de déclaration pays par pays complet, publiquement disponible des activités économiques des entreprises multinationales partout dans le monde ;
- Un centre européen d’enquêtes fiscales, EuroTax, pour investiguer les cas d’évitement fiscal transfrontaliers ;
- Une « réforme structurelle » urgente en faveur d’investissements dans les administrations fiscales nationales et leurs capacités d’investigation ;
- La fin des entreprises boîte aux lettres et des paradis fiscaux dans les États membres de l’UE qui sont régulièrement utilisés pour éviter de payer des impôts ;
- L’exclusion des marchés publics des utilisateurs de paradis fiscaux ;
- Des mesures répressives envers l’industrie de l’évitement fiscal menée par des avocats, de grands cabinets de comptabilité et des experts financiers.
Des chiffres récents ont montré que l’évasion fiscale réalisée par les entreprises et riches individus a entrainé la perte de 350 milliards d’euros de recettes fiscales dans le monde, et de 120 milliards d’euros uniquement en Europe.
Selon le syndicat européen des services publics EPSU, 50 000 emplois ont été supprimés auprès des autorités fiscales nationales en Europe entre 2008 et 2012, soit pratiquement 10 % du personnel.
« Je félicite le Consortium international des journalistes d'investigation qui a révélé l’étendue de l’évasion fiscale avec les Paradise et Panama papers » a ajouté Katja Lehto-Komulainen.
Pour plus d’informations :
https://www.etuc.org/fr/presse/justice-fiscale-les-syndicats-précisent-leurs-exigences