Le Parlement européen a voté aujourd'hui à une large majorité l'interdiction des stages non rémunérés, mettant ainsi la balle dans le camp de la Commission européenne pour empêcher les employeurs d'exploiter les jeunes.
Le rapport sur les stages de qualité adopté en séance plénière, avec 404 voix pour et seulement 78 contre, appelle à l'adoption d'une directive européenne qui introduirait.. :
- une rémunération équitable conforme au salaire minimum
- une couverture de sécurité sociale
- Des objectifs clairs en matière de formation et d'apprentissage
Le rapport fait suite à une campagne de dix ans menée par les syndicats pour interdire les stages non rémunérés, qui font des jeunes une main-d'œuvre bon marché et aggravent les inégalités sociales.
Le baromètre de l'UE a révélé que les hommes sont plus susceptibles d'être rémunérés pendant un stage que les femmes (60 % contre 49 %). Le coût de la vie de base nécessaire pour effectuer un stage non rémunéré est d'au moins 1 028 euros par mois, selon une étude réalisée pour le Forum européen de la jeunesse.
La CES demande à la Commission européenne de faire le premier pas vers une législation en lançant une consultation des partenaires sociaux.
Tea Jarc, secrétaire confédérale de la CES, a déclaré :
"Les stages non rémunérés sont mauvais pour les individus et mauvais pour la société. L'argent nécessaire pour accepter un stage non rémunéré signifie que de nombreux jeunes gens talentueux sont écartés de la carrière qu'ils ont choisie.
"Les femmes et les personnes issues de la classe ouvrière ou d'une minorité risquent fort d'en pâtir, ce qui ne fait qu'aggraver les inégalités.
"L'ampleur de la majorité des opinions favorables exprimées dans le rapport d'aujourd'hui montre qu'il existe une volonté politique, tous partis confondus, de garantir une rémunération et des conditions équitables pour les stagiaires.
"La balle est maintenant dans le camp de la Commission européenne et les jeunes attendront d'elle qu'elle mette enfin un terme au scandale des stages non rémunérés.