Bruxelles, 04/06/2010
Aujourd'hui, le centre de gravité de la croissance mondiale s'est déplacé vers l'Asie et l'Amérique latine. Face à cette situation et dans la situation de crise sans précédent que nous traversons, l'Europe a besoin de son propre projet de développement, a un besoin urgent de développer des politiques industrielles fortes, durables et dynamiques, basées sur des politiques bas carbone et sur l'exploitation des nouvelles technologies. Ce, tout en préservant et en renforçant le modèle social qui fait sa spécificité et tout en honorant et renforçant ses engagements envers les pays en développement.
Pour atteindre ces objectifs et relever le défi climatique, des fonds importants devront pouvoir être dégagés, tant au niveau européen que territorial et sectoriel. L’Union européenne doit dès lors à cette fin :
- Mobiliser et renforcer les ressources existantes pour les politiques climatiques, notamment celles de la Banque européenne d’investissements et des fonds structurels ;
- Réformer son système de gouvernance des fonds utilisés pour lutter contre le changement climatique, notamment en faisant du respect des principes sociaux et environnementaux une obligation préalable à l’obtention de financements de projet ;
- Utiliser de nouvelles sources de financement innovantes, telles qu’une taxe sur les transactions financières.
La Commission européenne déclare elle-même dans son communiqué du 26 mai que « partout dans le monde, les Etats reconnaissent le potentiel d’une croissance à faible intensité de carbone et respectueuse de l’environnement en matière de création d’emplois durables et de renforcement de la sécurité énergétique ». L’heure doit donc être à la mobilisation des moyens pour mettre en place cette stratégie qui pourra aussi contribuer à gérer la crise actuelle.
Pour la CES, Joël Decaillon, Secrétaire général adjoint, tient également à souligner que cette stratégie ne sera une véritable stratégie de développement que si les conditions d’une transition juste sont rencontrées, à savoir des initiatives et conseils intersectoriels ainsi que dans tous les secteurs clé, incluant les partenaires sociaux, dédiés à la gestion de la transition vers une économie bas carbone : choix concertés de Recherche et Développement prioritaires, d’investissements dans les technologies bas carbone, mise en place de compétences et stratégies de formation adaptés, bien conçus et dispensés au bon moment grâce au dialogue social et à l’anticipation des besoins afin que les emplois verts créés soient aussi des emplois de qualité.
La CES demande donc au Conseil Environnement du 11 juin et au Conseil européen des 17-18 juin de prendre pleinement en considération ces propositions et besoins sociaux et de contribuer à construire une Europe solidaire au travers d’une stratégie de développement.