Bruxelles, 10/03/2011
La CES est fortement opposée à la manière dont le concept de gouvernance économique de l’UE est mis en oeuvre et aux propositions actuelles concernant le “Pacte de compétitivité”. Le mouvement syndical européen trouve profondément injuste que les travailleurs paient pour les folies des marchés financiers. Les propositions actuelles visent à exercer une pression à la baisse sur les salaires et à entraver les négociations collectives et l’autonomie des partenaires sociaux. Si cette approche est confirmée, c’est tout le concept d’Europe sociale qui est gravement menacé.
Au contraire, l’Europe a besoin de croissance et d’emploi, et d’une approche plus imaginative de la compétitivité. Dans ce contexte, les syndicats européens ont demandé le soutien du Conseil européen concernant les taxes sur les transactions financières, concernant les euro-obligations, et concernant un vaste plan européen sur le chômage des jeunes, le groupe le plus durement frappé par la crise. L’acquisition de nouvelles compétences et une nouvelle approche à l’égard des investissements dans l’industrie et dans le développement durable constituent également des éléments essentiels pour l’avenir de l’UE.
“Le Pacte de compétitivité, avec ses comparaisons salariales strictes, contraindra les Etats membres à s’engager dans une spirale vers le bas des salaires et des conditions de travail. Cette situation précipitera l’économie dans le piège de la déflation et de la dépression. Entre-temps, les bénéfices, les bonus et les dividendes exploseront” a déclaré John Monks, Secrétaire général de la CES. “Attaquer les négociations collectives est une voie sans issue pour l’Europe. Il est illusoire de penser que la monnaie unique peut être sauvée par une gouvernance de l’austérité. Le “Pacte de compétitivité” qui est proposé augmentera les inégalités et déséquilibrera encore davantage la zone euro” a-t-il ajouté.