A l’entame du sommet UE-Union africaine qui s’ouvre aujourd’hui en Côte d’Ivoire, la Confédération européenne des syndicats (CES) a demandé une suspension immédiate des actions de l’UE visant à maintenir les réfugiés et les migrants en Lybie, au moins jusqu’à ce que leur sécurité et leur bien-être puissent être garantis.
Outre des centres et des conditions de détention épouvantables, il y a maintenant des allégations de vente de migrants comme esclaves. On s’attend à ce que le sommet exige une enquête indépendante et approfondie à ce sujet mais la CES estime que c’est trop peu et trop tard.
« Il faut bien sûr que les allégations d’esclavage fassent l’objet d’une enquête », a déclaré Luca Visentini, Secrétaire général de la CES, « et l’UE doit suspendre ses actions pour que les migrants soient retenus en Lybie jusqu’à ce que l’on soit assuré qu’ils y sont traités décemment et avec humanité. »
« C’est déjà suffisamment désolant de payer pour que d’autres agissent comme garde-frontières de l’Europe mais maintenir des migrants dans ces conditions inhumaines et dangereuses est totalement inacceptable et constitue une violation des conventions internationales des droits de l’homme. »
« Le Président Juncker lui-même a, à juste titre, fait remarquer que, compte tenu du nombre limité de voies légales de migration, des personnes désespérées continueront à recourir à des moyens illégaux pour réaliser leur rêve d’atteindre l’Europe. »
« L’UE doit consacrer davantage d’efforts pour sauver les migrants de la noyade en Méditerranée, ouvrir de nouveaux canaux de migration légale et soutenir l’intégration dans la société européenne et le marché du travail plutôt que mettre exclusivement l’accent sur la sécurité et le contrôle de ses frontières. »
La CES se dit également mécontente du manque d’implication des syndicats et des ONG dans le sommet et trouve absurde que même les groupes représentatifs des jeunes ne puissent prendre la parole à ce sommet pourtant supposé être consacré à la jeunesse.