La Confédération européenne des syndicats (CES) lance aujourd’hui un appel aux dirigeants de l’UE pour qu’ils soutiennent un budget en faveur des travailleurs et pas seulement des augmentations de dépenses en matière de défense, de sécurité et de contrôle des frontières extérieures.
Les chefs d’État et de gouvernement se réuniront ce vendredi pour discuter des priorités politiques du cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE après 2020.
La CES exhorte les Présidents de l’UE, les Premiers ministres et les Chanceliers à regarder au-delà du nombre restreint d’« options » présentées la semaine dernière par la Commission européenne dans sa communication sur un CFP « nouveau et moderne ».
« L’UE doit envisager toutes les options, pas seulement le nombre limité d’options présentées par la Commission européenne » a déclaré Thiébaut Weber, Secrétaire confédéral de la CES. « Nous demandons un budget pour les travailleurs, pas un budget pour une forteresse Europe ».
« Les seules options en matière de défense, de sécurité et de contrôle des frontières extérieures portent sur des augmentations des dépenses, les seules options présentées en matière de politique de cohésion concernent des réductions de dépenses. »
« Les options dans le domaine de la numérisation ne mentionnent même pas la nécessité de gérer le changement afin d’éviter les pertes d’emplois et la seule option présentée pour la mise en œuvre de la politique sociale est d’augmenter le budget Erasmus+. Il n’y a aucune option pour des actions en faveur du climat – et encore moins pour garantir qu’aucun travailleur ou qu’aucune région industrielle ne sera abandonné sur le bord de la route vers une économie sobre en carbone – et aucune option non plus pour l’implémentation du Socle européen des droits sociaux récemment annoncé. »
« Le point de départ du budget de l’UE devrait précisément être le Socle européen des droits sociaux – y compris le droit à un salaire équitable et à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, les objectifs de développement durable des Nations unies – y compris le travail décent et une éducation de qualité – et l’accord de Paris sur le climat. »
La CES soutient en particulier :
- une augmentation du budget de l’UE à hauteur de 1,3% du RNB ;
- une augmentation des ressources propres de l’UE à hauteur de minimum 50% du budget ;
- un programme d’investissement annuel de 2% du PIB pour les 10 prochaines années ;
- des fonds de cohésion représentant au moins 30% du Fonds social européen pour financer la mise en œuvre du Socle européen des droits sociaux.
La CES réclame également un fonds de transition européen pour faire face aux conséquences des changements structurels de l’économie (numérisation, automation, décarbonisation, mondialisation) et pour soutenir les travailleurs confrontés à ces changements.