Les prévisions économiques publiées aujourd'hui par la Commission européenne montrent que l'Europe doit commencer à soutenir l'investissement et l'équité salariale.
Les prévisions économiques du printemps 2024 annoncent une croissance économique "lente" car "la croissance des investissements semble se ralentir" et "ne devrait se redresser que progressivement". Il souligne notamment que les investissements dans le logement et l'industrie manufacturière sont particulièrement préoccupants.
La situation pourrait s'aggraver dans les années à venir, car le mécanisme de relance et de résilience de l'UE (RRF) prend fin en 2025 et les nouvelles règles fiscales risquent d'imposer des limites strictes aux investissements publics des États membres lorsqu'elles entreront en vigueur en 2027.
C'est pourquoi la CES demande à l'UE d'établir un instrument d'investissement permanent pour remplacer le FRR et aux États membres de respecter les règles en augmentant les impôts plutôt qu'en réduisant les investissements. La CES a également demandé à la Banque centrale européenne d'abaisser les taux d'intérêt.
Bonnes nouvelles
En revanche, les bonnes nouvelles contenues dans les prévisions sont le résultat de l'investissement public et d'une certaine croissance des salaires.
L'investissement dans la construction non résidentielle a été stimulé par l'investissement public par le biais du FRR.
Le rapport indique également que la croissance obtenue a été "largement alimentée par une expansion régulière de la consommation privée, la croissance continue des salaires réels et de l'emploi soutenant une augmentation des revenus disponibles réels".
Cela montre pourquoi l'Europe doit clairement soutenir une rémunération équitable, d'autant plus que les prévisions indiquent que les salaires réels ne seront toujours pas revenus aux niveaux de 2021 dans tous les États membres d'ici l'année prochaine.
Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :
"Les prévisions économiques d'aujourd'hui prouvent une fois de plus que l'Europe a besoin de toute urgence de politiques économiques qui soutiennent l'investissement et l'équité salariale plutôt que de renforcer l'austérité.
La Commission européenne affirme que la croissance économique sera " lente " en raison d'un manque d'investissements privés et que les quelques éléments positifs sont le résultat d'investissements publics par le biais de la Facilité de relance et de résilience et de quelques augmentations de salaires.
"Pourtant, la Banque centrale européenne continue de décourager l'investissement privé avec des taux d'intérêt élevés, de nouvelles règles fiscales risquent d'imposer une camisole de force à l'investissement public et certains conservateurs prétendent à tort que les salaires sont responsables de nos problèmes économiques.
"Nous avons besoin que les politiques économiques de l'UE répondent aux faits qui nous sont présentés en soutenant les investissements publics et privés dont nous avons besoin pour passer à une économie verte et numérique d'une manière qui crée des emplois de qualité et augmente le niveau de vie.
Une croissance "lente" montre que l'Europe ne peut pas se permettre l'austérité 2.0
Communiqué de presse