Bruxelles, 05/12/2012
Le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES), réuni à Bruxelles le 5 décembre, a fait part de ses vives inquiétudes face aux récents développements liés au projet de nouvelle constitution égyptienne. Selon la constitution que le pouvoir en place tente d’imposer, le pluralisme syndical serait de fait interdit et l’état continuerait à exercer son contrôle sur les syndicats. Si cette constitution est adoptée, l’ETUF, la Fédération égyptienne des syndicats qui a servi de courroie de transmission au régime Mubarak, continuerait à jouer ce rôle pour le régime Morsi.
Les dispositionsrelatives aux syndicats et au droit du travail contrastent vivement avec les normes internationales, et particulièrement avec celles de l’OIT.
L’Union européenne a une responsabilité propre pour contribuer à l’émergence de la démocratie. La Commission et le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) soutiennent que la société civile fait partie du Forum UE-Egypte dont la récente réunion a été saluée par ces deux institutions comme étant un succès. La CES déplore toutefois de n’avoir pas été invitée à cette réunion et, pis encore, que le gouvernement égyptien ait été autorisé d’en exclure les organisations des droits de l’homme et les nouveaux syndicats démocratiques.
La CES appelle les institutions de l’UE, et en particulier la Commission européenne, le SEAE et le Parlement européen, à revoir leurs politiques à la lumière des récents développements. La CES, en collaboration avec la Confédération syndicale internationale (CSI), continuera à apporter son soutien à un mouvement syndical libre et démocratique en Egypte, une pierre angulaire de la transition vers la démocratie.