Quatre grandes tendances mondiales qui modifient radicalement le monde du travail – décarbonisation, numérisation, mondialisation et évolution démographique – ne peuvent simplement être laissées aux mains du marché car elles engendreront des changements qui doivent être anticipés et gérés ensemble, préviennent la Confédération européenne des syndicats (CES) et l’Institut syndical européen (ETUI).
Afin d’établir un consensus sur la nécessité d’une gestion proactive du changement, la CES et l’ETUI organisent à Bruxelles une réunion s’étalant sur trois jours (27-29 juin) et rassemblant syndicalistes, responsables politiques et universitaires pour que « penseurs » et « faiseurs » puissent relier entre elles les initiatives nécessaires pour faire face aux changements qui nous attendent.
Parmi les quelque 510 participants inscrits pour cet événement, on compte 120 orateurs confirmés dont 3 Ministres, 3 Commissaires européens, 4 Professeurs, 5 Eurodéputés, 8 Présidents ou Secrétaires généraux de syndicats et de nombreux autres, notamment Pascal Lamy, Ha-Joon Chang, Laszlo Andor et Ann Pettifor. La conférence CES-ETUI intitulée « Le(s) monde(s) du travail en mutation » entre dans le cadre des efforts déployés par les deux organes syndicaux européens pour placer les travailleurs au cœur du débat.
« Le changement doit profiter à tout le monde » a déclaré Luca Visentini, Secrétaire général de la CES. « Les travailleurs ne peuvent être laissés au bord de la route. Il ne suffit pas de s’enthousiasmer à propos des opportunités ou de se plaindre des risques. Les conséquences du changement doivent être anticipées et gérées par tous – gouvernements et autorités à tous les niveaux, institutions européennes, employeurs et syndicats. Elles ne peuvent ni être laissées aux mains du marché ni être abordées séparément. Il faut une réponse qui soit proactive, coordonnée et cohérente. »
« Les syndicats se battent pour des emplois de qualité, l’égalité des droits et une rémunération décente pour tous. Nous ne pouvons accepter qu’il y ait des « privilégiés » et des « marginalisés » dans le monde du travail. »
Et Philippe Pochet, Directeur général de l’ETUI, d’ajouter : « Nous devons œuvrer ensemble pour répondre à ces grandes tendances qui modifieront profondément le monde du travail. Plusieurs avenirs sont possibles mais nous devons agir pour façonner celui dans lequel nous souhaitons vivre. »
Pour alimenter le débat, l’ETUI propose cinq nouvelles publications (en anglais) :
- De Paris à Katowice : l’UE doit intensifier ses efforts en matière de changement climatique et fixer son propre cadre pour une transition juste, par Bela Galgoczi.
- Les syndicats survivrontils à l’économie des plateformes ?, par Kurt Vandaele.
- Normalisation et réorganisation transfrontalières dans les entreprises multinationales européennes, par Christoph Dörrenbächer, Mike Geppert, Daniel Pastuh et Matthias Tomenendal.
- Syndicats et Facebook, de la nécessité d’améliorer le dialogue et d’étendre les réseaux, par Bia Carneiro.
- Le salaire minimum vital, un sujet pertinent pour l’Europe, par Brian Fabo.
Toutes ces publications sont disponibles, ou le seront dans les prochains jours, sur le site web de l’ETUI (https://www.etui.org/fr/Publications2).
Les journalistes souhaitant encore participer à la conférence peuvent en trouver le programme sur https://www.etui.org/fr/Evenements/Conference-ETUC-ETUI-Le-s-monde-s-du-travail-en-mutation.