Quelques semaines à peine avant la date limite fixée pour sa mise en œuvre, la majorité des États membres de l’UE n’ont toujours pas entamé le processus d’intégration de la directive sur le salaire minimum dans leur droit national.
Environ 20 millions de travailleurs devraient bénéficier de cette directive qui impose aux États membres où existe un salaire minimum légal de s’assurer que celui-ci est adéquat et, pour tous les États membres, de promouvoir la négociation collective.
Une analyse des données de l’UE réalisée pour compte de la Confédération européenne des syndicats (CES) révèle que le nombre de travailleurs privés de vacances a augmenté de plus de deux millions.
On estime à 39,7 millions le nombre de travailleurs (15%) qui, en 2022, n’ont pu se permettre une semaine de vacances en dehors de chez eux, que ce soit dans leur propre pays ou à l’étranger – soit une augmentation de 14% par rapport aux 37,6 millions de 2021.
La directive relative aux salaires minimums et à la négociation collective a finalement été approuvée après un processus législatif de deux ans et une longue campagne des syndicats.
Les États membres doivent agir maintenant pour assurer qu’ils auront mis en place les lois et pratiques nationales à temps pour respecter le délai de transposition de deux ans de la directive suite à son adoption formelle lors de la réunion du Conseil des ministres des finances de l’UE de ce matin.
L’Europe a fait un grand pas aujourd’hui dans la lutte contre les salaires de misère avec le vote final par le Parlement européen, à une convaincante majorité de 505 eurodéputés pour, 92 contre et 44 abstentions, de la directive sur les salaires minimums adéquats.
Selon une étude de la CES des données Eurostat, les travailleurs les moins bien payés d’Europe ont vu la valeur de leurs salaires chuter jusqu’à 19% cette année, ce qui représente la plus importante baisse des salaires minimums réels de ce siècle.
L’année dernière, le salaire minimum légal a, en moyenne, augmenté de 7,6% dans les 21 pays européens où il existe. Toutefois, dans ces mêmes pays, le taux d’inflation a, en moyenne également, augmenté de 12,4%.
Un automne d’actions est au programme des organisations syndicales au Royaume-Uni. Le Congrès des syndicats britanniques (TUC) réclame un salaire horaire minimum de 15 livres (17,35 euros), une aide pour payer les factures d’énergie qui explosent et une vraie augmentation salariale pour tous les travailleurs.
La Commission européenne partage l’avis des syndicats selon lequel ce sont les augmentations des prix, singulièrement les prix de l’énergie, plutôt que les salaires qui constituent le principal moteur de l’inflation.
Le nouveau gouvernement allemand portera le salaire horaire minimum à 12 € en octobre prochain suite à une forte campagne en faveur d’un salaire plancher plus élevé menée par la Confédération allemande des syndicats (DGB).
L’augmentation de près de 15% concernera environ 6,2 millions de travailleurs à bas salaire – dont deux tiers de femmes – représentant jusqu’à 10% de la main-d’œuvre du pays, plaçant ainsi l’Allemagne au deuxième rang des salaires minimaux les plus élevés en Europe derrière le Luxembourg.
L’écart de revenus entre les Européens les plus riches et les plus pauvres a augmenté dans une majorité de pays de l’UE au cours des dix dernières années, selon un nouveau rapport qui souligne la nécessité d’une action de l’UE pour mettre fin aux salaires de misère.
Le rapport intitulé « Unequal Europe » publié aujourd’hui par la CES et son institut de recherche, l’ETUI, montre que les inégalités salariales ont augmenté dans 14 États membres entre 2010 et 2019, notamment en Hongrie, en Espagne et en Belgique.
La Confédération syndicale estonienne (EAKL) et la Confédération estonienne des employeurs sont parvenues à un accord sur une augmentation du salaire mensuel minimum de 70 euros en 2022, le portant ainsi à 654 euros. Le salaire horaire sera lui de 3,86 euros. Les salaires minimaux devraient également être découplés des autres prestations telles que les paiements des pensions alimentaires.
Une étude de la CES révèle que, dans la moitié des États membres de l’Union européenne, des travailleurs se voient privés du salaire minimum légal en raison de leur âge, de leur profession ou de leur handicap.
Une discrimination fondée sur l’âge est la raison la plus fréquente pour laquelle des travailleurs sont rémunérés à un taux inférieur au minimum légal, 8 États membres allant jusqu’à déduire 70% du taux réel pour les moins de 21 ans.